Décryptage cruel d’un président qui parle dans le vide

🪄 Chapitre 1 — 3h30 de poudre de perlimpinpin : ou l’art présidentiel de te faire croire qu’il pleut pendant qu’il t’asperge d’essence

Hier soir, à l'heure où les Français cherchent désespérément une série potable sur Netflix (spoiler : y'a plus rien), Emmanuel Macron, lui, avait le bon goût de monopoliser trois chaînes pour une allocution aussi interminable que creuse, aussi prétentieuse que crevée de l’intérieur. Trois heures trente. L’équivalent d’un vol Paris-Helsinki. Sans destination.

Et tout au long de ce vol plané au-dessus de la réalité sociale, l’hôte de l’Élysée a dégainé son arme préférée : le mensonge bien repassé, livré avec un sourire d’enseignant d’ENA qui t’explique pourquoi il t’a ruiné la vie, mais c’est pour ton bien, hein.


🧠 “On a sauvé l’hôpital” — Non. Tu l’as poussé dans l’escalier.

Macron l’a dit, l’œil humide (ou peut-être juste une poussière de promesse non tenue) :

“On a investi dans l’hôpital. On a revalorisé les soignants. On a appris de la crise du Covid.”

Les faits :

  • Le plan Ségur promis comme une renaissance ? Résultat : plus de 30 services d’urgences fermés partiellement ou totalement en 2024, faute de personnel.
  • Revalorisation ? 183 euros nets mensuels pour les soignants... pendant que les intérimaires continuent d’empocher 800 euros par nuit.
  • Appris de la crise ? Oui, à fuir dès que le virus revient : manque de lits, burn-out massifs, démissions record. Bravo, t’as surtout appris à faire de la com'.

💸 “Le pouvoir d’achat a été préservé” — Et ma paie, c’est une fiction Netflix ?

Il l’a dit droit dans les yeux (ou dans la caméra, pour ceux qui avaient fui TF1 depuis Koh-Lanta) :

“Les mesures prises ont permis de protéger les Français contre l’inflation.”

Vérifiable ? Oui, dans les rayons :

  • Le beurre a pris +30%, les pâtes +40%, et les loyers grimpent plus vite que le taux d'abstention.
  • Le bouclier tarifaire ? Une rustine de luxe sur une chaudière percée. Résultat : EDF nationalisé dans l'urgence, mais tarifs explosés à +10% en février 2025.
  • Les aides ? Une jungle incompréhensible où tu dois prouver que tu es pauvre sans en avoir l’air, sous peine d’être soupçonné de fraude.

🚓 “La sécurité est notre priorité” — On parle bien de ce pays où les policiers se suicident plus vite que les délinquants ne sont jugés ?

Macron a parlé de l’insécurité, cette “inquiétude légitime des Français”. Il a assuré avoir “renforcé les moyens”.

En vrai ?

  • Une voiture brûle toutes les 13 minutes en France.
  • Les commissariats ferment à 17h30 comme des boulangeries de province.
  • La justice manque de tout : juges, greffiers, délais, effectifs, moyens informatiques. Mais bonne nouvelle : le parquet a bien reçu le fichier Excel sur l’abaya, ça oui.

🧨 Et le pompon : “Le pays va mieux qu’on ne le dit” — Oui, mais seulement dans tes PowerPoint.

Cette phrase-là, il la sort avec le calme d’un prêtre qui t’annonce que tu vas mourir, mais que le ciel est bleu.

“La France va mieux qu’on ne le dit, nous sommes plus forts, plus résilients.”

Fact-check :

  • 700 000 personnes ont eu recours à l’aide alimentaire en plus en 2024.
  • L’illettrisme remonte dans les zones rurales.
  • La dette publique atteint 114,2% du PIB, mais "pas d’inquiétude", car Bruno Le Maire a un plan, qu’il appelle "tenir bon".

🎪 Conclusion : spectacle de vent, salle comble, sortie de secours murée

Trois heures trente de monologue pour faire oublier trois années de naufrage. Il aura fallu cinq vestes Dior, deux tics de langage, et une arrogance en surcouche pour emballer l’échec sous cellophane. Et le plus ironique ? Il conclut qu’il ne pourra pas se représenter en 2027, l’air attristé. Mais ce n’est pas une tragédie, Emmanuel. C’est une pause nationale dans la catastrophe.

La vérité ? Ce n’est pas qu’il ne peut plus se présenter. C’est que plus personne ne veut se présenter pour écouter encore ça.

🫥 Chapitre 2 — Président hologramme : omniprésent sur les écrans, introuvable sur le terrain

Il est partout. Et pourtant, il n’est nulle part. Emmanuel Macron, c’est un peu comme une publicité YouTube non-skippable : tu ne l’as pas demandé, tu ne peux pas l’éviter, et ça ne t’apporte absolument rien.

Hier soir encore, il réapparaissait en majesté : costume cintré, gestuelle calculée, regard fixe, lumière bien dosée. Un décor étudié pour donner l’illusion de la proximité. Mais derrière cette vitrine HD, il n’y avait personne.


🧍‍♂️ Macron : l’homme qui confond le terrain avec un plateau TV

Il parle de la France des campagnes ? Il n’y met pas les pieds, sauf en période électorale, et encore : sous escorte, avec un QG désinfecté, des figurants filtrés par la préfecture, et un vieux paysan qu’on appelle “Jacques” même si c’est Bernard.

Il parle des soignants ? Il les visite une fois par an, entouré de caméras, en blouse immaculée, sans jamais passer plus de 15 minutes dans une salle d’attente — car sinon, il risquerait de découvrir ce que c’est, un CHU français en 2025 : un mélange entre le hall d’une gare et une scène de guerre.


🏫 Éducation nationale ? Invisible là aussi.

Les profs tirent la langue, les élèves tirent au flanc, les parents tirent la sonnette d’alarme — pendant que Macron, lui, tire un trait sur la réforme promise, expliquant que tout va bien dans les lycées, surtout ceux qu’il n’a jamais visités sans que la moitié du personnel soit mise en congé ce jour-là pour “éviter les imprévus”.


🚔 Sécurité ? Pas vu, pas pris.

Il évoque les policiers, les gendarmes, les magistrats, les “protecteurs de la République”. Mais il n’a pas mis un pied dans une caserne sans ministre depuis 2019. Il parle de “zones de non-droit” ? Elles n’existent que dans ses discours, jamais dans ses déplacements. Et pour cause : ses sorties sont prévisibles comme une pub Intermarché, et ses bains de foule ressemblent plus à des stages commando qu’à des rencontres républicaines.


🤖 Président dématérialisé, version bêta 6.0

Il est devenu un artefact numérique. On l’aperçoit sur TikTok, sur Brut, dans des stories Instagram avec des jeunes triés comme des melons. Il “dialogue avec les Français” comme on joue à “Devine Qui” avec des silhouettes. Son entourage appelle ça “réinventer la communication politique”. Nous, on appelle ça : une déconnexion carabinée.


🧟‍♂️ Résultat : un pouvoir fantôme dans un pays en chair et en os

Pendant que le président fait son 20h façon “Maison de la radio”, la France se prend la vraie vie dans la tronche :

  • le guichet CAF fermé “pour manque de personnel”,
  • l’école de ton gosse qui croule sous l’amiante,
  • le médecin généraliste à 37 km qui ne prend plus de nouveaux patients,
  • et la Poste devenue un temple de l'absurde administratif.

Pendant ce temps, Macron, lui, projette, inspire, accompagne... depuis une zone où la réalité ne pénètre pas.


C’est ça, le président hologramme : Il est lumineux, bien cadré, ultra-présent. Mais si tu tends la main ? Tu passes à travers.

🎙️ Chapitre 3 — “Je vous ai compris” version Wi-Fi instable : une parole politique en zone blanche

Il le dit. Il le répète. Il “entend la colère”. Il “comprend les peurs”. Il “capte les signaux”. Mais en réalité, Macron est connecté à la France comme un vieux Nokia 3310 en plein Larzac : il parle, oui… mais personne ne capte plus rien. Et lui, surtout, ne capte plus personne.


📶 Un président en roaming permanent

Lors de son marathon verbal d’hier soir, il nous l’a servi en entrée, plat et dessert :

“Je comprends les inquiétudes des Français.”

Alors posons la question : lesquelles ? Parce que quand une infirmière gagne moins qu’un contractuel d’Amazon, quand un prof se fait insulter devant des élèves sans que l’administration bouge, quand une caissière choisit entre se chauffer ou se nourrir… on ne veut pas être “compris”, on veut que ça change.

Mais non. Macron continue d’agir comme s’il était dans une salle de théâtre vide, récitant un monologue shakespearien devant des fauteuils rouges désertés depuis 2018.


📡 Le président qui parle en 5G à un pays qui rame en 2G

Sa langue est belle, précieuse, codée. Quand il dit “Nous avons amorcé une dynamique de reconquête industrielle sur le territoire” — on entend : ➡️ “On a planté trois éoliennes à Montluçon et filé une subvention à une startup qui fabrique des yaourts connectés.”

Quand il dit :

“Je suis à l’écoute de tous les territoires” — Tu vérifies sur ton application SNCF si les trains desservent encore ton bled, et tu réalises que t’es plus accessible via Google Maps que via la République.


🤹‍♂️ Des mots tellement flous qu’ils ne veulent plus rien dire

Il a employé "résilience", "responsabilisation", "engagement citoyen", "transition collective", "sursaut républicain", et même un délicieux "réarmement civique" (note : pas encore remboursé par la Sécu).

Mais à la fin, quand un président en dit trop, il ne dit plus rien.

Et ça, c’est l’art suprême de Macron : transformer la parole présidentielle en bruit blanc institutionnel. Un genre de bruit de fond républicain qui ne dérange personne… parce que plus personne ne l’écoute.


📞 “Nous n’avons pas été assez clairs” : la seule phrase honnête du quinquennat

C’est tombé à la 3e heure, comme une miette de lucidité dans le désert :

“Peut-être que nous n’avons pas été assez clairs.”

Ah. Là, oui. On confirme. Mais attention : cette phrase n’ouvre jamais sur un mea culpa. Non. Elle précède généralement une nouvelle salve de techno-paroles : ➡️ des ajustements, ➡️ des dispositifs, ➡️ des réformes structurelles à effet différé, ➡️ et des “conférences de consensus territorial”.

Bref : du vide, emballé dans du vent, avec un ruban tricolore.


🪞 “Je vous ai compris”, disait de Gaulle.

Macron, lui, dit plutôt : “Je vous ai téléchargé… mais le fichier est corrompu.”

Il croit parler à un peuple. Il parle à sa version idéalisée, un avatar de Français moyens, raisonnables, connectés, vaccinés, pro-Europe, pro-réformes, abonnés à Les Échos et qui rêvent de start-up.

Sauf que la vraie France, elle, galère à renouveler sa carte grise, n’a pas vu un médecin depuis six mois, a peur de la fin du mois et n’a pas envie d’être gouvernée par un PowerPoint en mocassins.


Alors oui, Monsieur le Président. Vous dites que vous “entendez”. Mais la question n’est plus : entendez-vous ? C’est : êtes-vous encore sur la même fréquence que nous ?

Et vu le vacarme ambiant, la réponse est très probablement : non.

💤 Chapitre 4 — L’ennui comme arme politique massive : parler longtemps pour vider le sens

Le discours présidentiel d’hier soir, c’était un peu comme un épisode spécial de Plus Belle La Vie, mais sans le suspense, sans les personnages, et surtout, sans la moindre envie de revenir pour l’épisode suivant. 3h30 de présence. Zéro énergie. Et une impression de coma civique généralisé chez les téléspectateurs.


🕳️ L’effet tunnel : plus tu écoutes, moins tu comprends

Ce qui est fascinant avec Macron, ce n’est pas qu’il dise des choses fausses — c’est qu’il les dit en noyant la vérité dans des kilomètres de subordonnées. Exemple d’hier soir :

“Il y a eu un effet de propagation structurelle des difficultés budgétaires, qui, dans le contexte de hausse des taux, appelle un effort de convergence et de clarification des marges de manœuvre.”

Traduction : On est fauchés. Mais chut.

Et pendant ce temps, les Français devant leur écran… entrent en transe soporifique, yeux ouverts, cerveaux fermés, à mi-chemin entre la méditation zen et l’électroencéphalogramme plat.


😴 La Macronite : nouvelle maladie démocratique

Symptômes :

  • Engourdissement intellectuel après 12 minutes de discours,
  • Ralentissement de la pensée critique,
  • Tendance à marmonner “mais de quoi il parle ?” en regardant son écran.

Remède :

  • Aucun pour l’instant, sauf éteindre la télé ou voter anarchiste.

🐍 Parler pour anesthésier

Le stratagème est redoutable. En étirant ses phrases comme des spaghettis trop cuits, Macron empêche toute punchline, tout clash, toute contradiction. Il ne débat pas. Il dissout.

Ses interventions sont conçues comme des bains tièdes dans lesquels il t’invite à t’endormir doucement, pendant que le réel, lui, crie dehors.

Et dans ce vide en costume, il installe une illusion d’autorité. Il ne gouverne plus : ➡️ Il t’occupe l’attention, comme un prestidigitateur qui parle vite pour que tu ne voies pas qu’il a planqué la pièce.


📚 La parole présidentielle est devenue un somnifère institutionnel

On se souvient d’un temps où les présidents faisaient de grands discours. Aujourd’hui, Macron fait des longs discours. La différence ?

  • Les grands marquaient l’histoire.
  • Les longs t’empêchent de te souvenir de quoi que ce soit.

Tu éteins la télé, et tu n’es même plus capable de résumer un seul engagement. Tu te rappelles juste que c’était... “compliqué”. Et ça, c’est pas un oubli. C’est le but.


☠️ L’ennui comme stratégie de domination

Quand le peuple n’écoute plus, le pouvoir peut faire ce qu’il veut. Car l’indifférence, c’est plus puissant que la colère :

  • La colère, ça vote.
  • L’indifférence, ça dort.

Et Macron le sait. Il ne cherche plus à convaincre. Il cherche à épuiser.

Comme un serveur de hotline qui te passe en boucle le menu vocal, jusqu’à ce que tu raccroches et que tu laisses tomber ta plainte.


🎤 Conclusion : Macron, c’est pas Jupiter, c’est Morphee

Il ne descend pas de l’Olympe. Il descend du nuage politique dans lequel il flotte depuis 2017, et qu’il entretient à coups de discours hypnotiques, d’éléments de langage aphones et de promesses sous codéine.

Un président qui t’endort, c’est pratique. Tu ne te plains plus. Tu ne demandes plus. Tu subis en silence.

Mais un jour, le peuple se réveille. Et ce jour-là, le ronflement ne suffira plus.

👻 Chapitre 5 — La France invisible : ceux qu’on n’a pas mentionnés sont ceux qui crèvent le plus fort

Pendant trois heures et demie, Macron a parlé de la France. Mais pas de ta France. Pas celle de ta voisine qui vit seule avec 900 euros de retraite. Pas celle de ton frère qui bosse en intérim et dort dans sa voiture entre deux missions. Pas celle de ta cousine aide-soignante qui pleure dans sa salle de repos. Non. Lui, il a parlé de “France” comme on parle d’un concept dans un manuel d’économie.


🎭 Les invisibles du plateau

La télé, hier soir, c’était un théâtre sans spectateurs. Le président énumérait des “chantiers”, des “engagements”, des “efforts collectifs”. Mais aucune mention :

  • des personnes handicapées laissées sans AESH depuis des mois,
  • des étudiants qui mangent un repas par jour,
  • des sans-dents, version 2.0, coincés entre des restos du cœur saturés et des guichets fermés,
  • des travailleurs pauvres qui ne dorment plus la nuit à cause de leur découvert.

Ils ne sont pas dans le discours, car ils ne sont pas dans l’image. Et s’ils ne sont pas dans l’image, ils n’existent pas.


🏚️ La France des “petits riens”

Celle des bourgs qui ferment boutique. Des gares devenues parkings à herbes folles. Des jeunes qui fuient parce qu’il n’y a ni médecin, ni prof, ni boulot, mais juste une mairie et une pharmacie qui se regardent en chiens de faïence.

Cette France-là, Macron la croise quand il survole le territoire en hélico, mais il ne la voit pas. Il l’a effacée de ses briefings. Elle n’a pas le bon storytelling.


🗑️ Oubli involontaire ou stratégie consciente ?

Car soyons clairs : Tu ne passes pas 3h30 à faire semblant d’écouter un pays entier en oubliant 60% de sa population par simple distraction.

C’est volontaire. C’est une économie de l’attention présidentielle. On parle de ceux qui peuvent encore applaudir, pas de ceux qui gênent l’image de la réussite.

  • Les vieux qui calent leur chauffage à 17°C ? ➤ Trop misérables pour faire de la com'.
  • Les foyers qui vivent à 6 dans 40 m² ? ➤ Inexploitable.
  • Les mamans solo épuisées ? ➤ Pas assez de buzz. Trop de fatigue, pas assez de potentiel.

🔍 Un discours calibré pour les CSP+, les autres peuvent crever

Tu veux savoir à qui s’adressait vraiment cette intervention ?

  • Aux cadres sup' qui vivent dans des métropoles,
  • Aux entrepreneurs à lunettes rondes qui disent “flexibilité” sans rougir,
  • Aux technophiles de salon qui trouvent que la politique c’est “compliqué mais passionnant”.

C’était un discours de Macron pour les Macronnables. Pour ceux qui ont la fibre, une deuxième résidence, un vélo connecté et un podcast préféré. Pour les autres ? Circulez. Rien à écouter.


📉 Et pendant ce temps-là, la fracture grandit

La fracture numérique. La fracture sociale. La fracture territoriale. Et surtout : la fracture symbolique.

Parce que rien n’est pire que d’être oublié. Pas méprisé, pas critiqué. Juste effacé.

Et Macron, hier, a été le président de la disparition douce. Il a effacé toute une France par omission calculée.


🕯️ La France invisible ne demande pas qu’on l’aime. Elle demande juste qu’on la voie.

Mais visiblement, hier, elle était trop moche pour le prime time.

🪞 Chapitre 6 — Un président devenu commentateur de sa propre impuissance

Il parle. Il commente. Il nuance. Il reformule. Il “revient sur ses décisions”. Il “explique ses arbitrages”. Il décrypte l’action de son propre gouvernement, comme s’il n’en était plus vraiment responsable. Hier soir, Emmanuel Macron n’était pas président : il était éditorialiste de sa propre inaction.


🎧 Macron, chroniqueur de la Macronie

Quand il parle des retraites, il n’assume pas, il “revient dessus”. Quand il parle de l’hôpital, il ne dit pas “j’ai échoué”, il dit “il reste encore beaucoup à faire”. Quand il évoque les crises agricoles, il ne dit pas “j’ai fermé les yeux”, il dit “il faut entendre cette détresse”.

Et à la fin, on se retrouve avec un président qui nous fait le résumé de son propre bilan, comme s’il l’avait lu dans Le Monde, un café à la main. Mais mec, c’est toi le boss ! Pas le mec du débrief sur France Info !


🛋️ Macron commente les problèmes qu’il a créés

Exemple royal d’hier :

“On a parfois manqué d’anticipation sur certains sujets essentiels.”

Traduction : J’ai foutu la merde. Mais avec le recul, j’analyse très bien comment j’ai foutu la merde.

Il parle comme un ex qui te quitte, revient 2 ans après, et te dit :

“Tu sais, j’ai beaucoup réfléchi à pourquoi ça n’a pas marché entre nous.”

Et tu réponds : “Oui mais tu m’as cramé le compte joint, vendu le chien et tu t’es barré avec la voisine.”


🎭 L’art de l’autocritique sans conséquence

Il le fait souvent. Il dit :

“J’ai sans doute été trop vertical, pas assez à l’écoute.”

Et puis ? Rien. Pas de démission, pas de virage, pas de choc de réalité. Juste un aveu rhétorique, qui vaut absolution.

C’est la confession sans pénitence, version République. Tu reconnais, donc tu es absous. Mais le peuple, lui, continue à porter la croix.


📉 La présidence comme rôle-titre dans une série dont il n’est plus le showrunner

Il ne pilote plus. Il réagit. Il justifie. Il analyse à froid des incendies qu’il a lui-même allumés en jetant des allumettes sur un baril d’essence tout en chantant “La Marseillaise”.

Et comme tout bon commentateur, il a toujours une phrase d’expert :

“C’est une situation complexe.” “Nous avons sous-estimé certains signaux.” “La société évolue plus vite que les institutions.”

Mais bordel, t’as la boîte à outils et la notice. Répare, ou dégage.


🪦 Président de la Vème ou chroniqueur de son déclin ?

Ce glissement est grave. Car il installe l’idée que le chef de l’État ne peut plus qu’observer, que tout est trop vaste, trop mondialisé, trop dérégulé pour être maîtrisé.

Mais dans ce cas, posons la vraie question : À quoi sert encore un président ?

Si la seule chose qu’il peut faire, c’est venir nous raconter pourquoi il ne peut rien faire, alors il n’est plus le capitaine du navire, il est le mec avec un mégaphone qui décrit la tempête.

Et nous, les passagers, on commence à avoir le mal de mer.

📺 Chapitre 7 — La démocratie-télécommande : le peuple zappe, le président s’enregistre

Il fut un temps où la politique, même imparfaite, suscitait le débat, les passions, l’illusion qu’on pouvait encore changer quelque chose. Aujourd’hui ? Tu peux résumer la vie démocratique française à deux gestes simples :

  1. Le président parle.
  2. Le peuple zappe.

Et c’est pas une métaphore. C’est une scène de vie réelle, captée hier à 20h10, quand Macron a allumé son micro, et que la moitié de la France a éteint la télé.


📼 Macron en replay, le peuple en repli

On ne regarde plus le président, on le consulte en différé. Comme une mauvaise série qu’on veut comprendre “juste pour suivre les blagues au bureau”.

Tu n’as pas vu l’intervention ? Aucun souci :

  • Un résumé par BFM (“ce qu’il faut retenir” = rien),
  • Un édito mou par Le Monde,
  • Un mème moqueur sur Twitter (oui, on dit X maintenant, mais t’as pas le budget Elon),
  • Et hop : tu passes à autre chose, avec la sensation d’avoir eu l’info sans avoir perdu 3h30 de ta vie.

📉 Le grand divorce : le président s’adresse à une salle vide

Et c’est ça le plus tragique. Macron continue à parler comme s’il était écouté. Il déroule ses monologues, convaincu d’“éclairer la nation”. Mais dehors, la vraie France :

  • regarde Netflix,
  • fait les devoirs du petit,
  • bosse en extra,
  • ou cherche une offre Lidl moins chère que la semaine dernière.

Il s’adresse à un peuple qui n’est plus là. Ou pire : qui n’a plus envie de l’être.


🎙️ Et pourtant, il continue… comme un podcast politique imposé

Car pour lui, l’acte politique, c’est parler. Parler, encore. Parler fort. Parler longtemps. Il pourrait enregistrer ses discours à l’avance et les balancer en boucle, ça ne changerait rien. La parole a remplacé l’action. Mais le peuple a remplacé l’écoute par le scepticisme, puis par l’indifférence, puis par le silence.


🧠 L’illusion de démocratie participative à base de sondages et de story Instagram

Tu crois qu’il veut t’écouter ? Non. Il veut que tu le voies t’écouter. Ce n’est plus une relation politique. C’est une stratégie d’exposition.

Comme une marque qui s’excuse sur Twitter, mais qui ne change rien à son produit. Sauf qu’ici, le produit, c’est ton avenir.

Et à force de com’ sans action, Macron a transformé la République en programme télé. Tu peux commenter. Tu peux râler. Mais tu ne peux pas agir.


📲 Le pouvoir s’enregistre. Le peuple le met en sourdine.

Et si tu ne regardes pas, c’est pas grave. Le président le sait. Il parle pour l’archive. Il s’adresse aux historiens, pas aux électeurs. À ceux qui, plus tard, chercheront à comprendre pourquoi tout a foiré.


🧨 Macron a perdu la télécommande du peuple.

Le problème ? C’est nous qui avons trouvé le bouton "off".

Et à ce stade, on n’est pas loin de débrancher tout le système.

🧊 Chapitre 8 — Post-scriptum d’une République anesthésiée : et maintenant, on fait quoi ?

Hier soir, 3h30 d’allocution. Une performance. Un effort. Un tour de force d’auto-intoxication politique, livré en direct, et reçu... en différé par un pays sous sédatif.

Et à la fin ? Un souffle. Un soupir. Un président qui dit en substance :

“Je ne pourrai pas me représenter.” Avec cette moue de tragédien grec qui découvre que son rôle principal a été coupé au montage.

Mais cette phrase, loin d’être une fin, résonne comme le début d’un immense malaise collectif.


💣 Et maintenant, quoi ?

On a un chef d’État hors-jeu, mais toujours là. Un pays en rage molle, mais toujours debout. Un peuple lucide mais désarmé, qui connaît les problèmes, mais qui ne croit plus aux solutions.

Car il ne reste plus rien à écouter. Plus rien à attendre. Juste à survivre.


🪫 La France, en mode “basse consommation institutionnelle”

Elle ne croit plus aux discours. Elle ne croit plus aux partis. Elle ne croit plus aux grands soirs, aux plans quinquennaux, aux “chocs de simplification”.

Elle ne croit plus que les gens au pouvoir soient capables de comprendre ce qu’elle vit.

Et le plus dingue ? Elle a peut-être raison.


🧟‍♀️ Le pouvoir gouverne une image mentale du pays

Macron parle de la France comme d’un concept, un hologramme PowerPoint. Mais le vrai pays, lui :

  • tremble de perdre sa mutuelle,
  • galère à inscrire son enfant en crèche,
  • flippe de se faire agresser dans le métro,
  • angoisse de voir son quartier devenir un désert médical ou une ZAD involontaire.

Le pays réel est à genoux. Et il regarde le président s’autoféliciter.


🪙 Le capital politique est à zéro. Le découvert démocratique explose.

On ne croit plus aux promesses. On ne croit plus aux actes. On ne croit même plus aux coups de gueule, aux coups de fil, ni aux coups de balai.

Ce qui reste ? Une seule chose.

La colère froide. Celle qui ne crie pas. Qui n’insulte plus. Qui attend.

Et qui, un jour, frappera.


🕳️ Alors... on fait quoi ?

On continue à écouter ? À zapper ? À tweeter notre désespoir, à voter blanc, à manifester à moitié, à râler dans nos cuisines ?

Ou on se regarde bien en face, entre nous, et on se dit :

"À partir de maintenant, c’est à nous d’écrire la suite. Même si personne ne veut nous prêter le stylo."


Fin du discours. Fin de la patience. Fin de la blague.

Le rideau tombe. Et il n’y aura pas de rappel.

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