Le Crédit Social, C’est Maintenant. Et C’est Cool

1. Introduction et Accroche : Le Crédit Social de Grand-Mère : Comment la Boulangère Te Notait Avant Google

On nous dit qu'on vit à l'âge du Big Data, que nos vies sont réduites à des algorithmes impitoyables. Que Facebook sait ce qu'on mange au petit-déjeuner et que Google anticipe nos envies avant même qu'on y ait pensé. Mais je vous le dis : votre grand-mère, elle aussi, vous notait. Depuis toujours. Elle ne se servait pas d'algorithmes complexes ni de capteurs sophistiqués, non. Sa méthode était bien plus subtile : un regard appuyé, une remarque désabusée sur votre tenue vestimentaire, une portion de tartes au sucre légèrement moins généreuse lorsqu’elle sentait que vous étiez « un peu trop » joyeux.

Le crédit social n'est pas une invention du XXIe siècle. C'est l'extension numérique d'une pratique ancestrale, le prolongement de cette vieille sagesse populaire qui consiste à juger son prochain avant même qu’il ait ouvert la bouche. On a toujours été notés, mes chers amis. La différence aujourd’hui, c'est que les notes sont invisibles, plus précises et, surtout, qu'elles se vendent au plus offrant. Et que vous n’avez probablement pas le moindre idée du score que vous affichez sur l’échelle de la conformité algorithmique. Accrochez-vous, car on va décortiquer ce système infernal, avec une bonne dose d’humour noir et de sarcasme, parce qu'avouons-le, entre un avenir dystopique et une tartine de confiture ratée, il faut bien trouver un moyen de rire. Parce que si vous pleurez, personne ne vous donnera une part supplémentaire de gâteau.

2. Ton Frigo Te Juge Déjà : L’Internet des Objets est un Tribunal Silencieux

On se vante de connecter nos brosses à dents à internet pour suivre notre hygiène bucco-dentaire, comme si le monde avait cruellement besoin de savoir si vous vous brossez les dents pendant deux minutes ou si vous préférez une eau chaude ou froide. On est fiers d’intégrer des caméras dans nos aspirateurs pour vérifier que le sol est bien propre, comme si votre sens du détail était insuffisant. Mais avez-vous déjà réalisé à quel point votre frigo est devenu un espion industriel de vos habitudes alimentaires ?

Ces appareils connectés, qu'on présente comme des alliés au quotidien, sont en réalité les agents doubles d’un système de surveillance généralisée. Ils aspirent des données sur tout : ce que vous mangez, quand vous faites les courses, à quelle heure vous allumez la lumière, quel genre de musique vous écoutez en cuisinant (oui, même vos goûts musicaux sont notés). Et ces informations ne servent pas qu’à vous proposer des publicités ciblées pour du fromage que vous n'avez jamais songé acheter. Non. Elles alimentent un système de scoring comportemental bien plus insidieux.

Votre frigo sait si vous êtes plutôt régime hyperprotéiné ou addiction au Nutella. Il connaît vos carences en vitamines et votre propension à craquer pour les biscuits apéro. Et croyez-moi, ces informations sont précieuses. Elles permettent d'établir un profil précis de votre comportement, de vos habitudes, de vos risques potentiels. Un profil que les assurances utiliseront pour déterminer votre prime, les banques pour évaluer votre solvabilité et même les employeurs pour jauger votre aptitude à intégrer l’équipe.

Alors, la prochaine fois que vous ouvrirez votre frigo en pleine nuit pour engloutir une part de gâteau au chocolat, souvenez-vous : il ne juge pas seulement votre manque de volonté, il enregistre votre défaillance. Et cette information pourrait bien revenir vous hanter lors de votre prochain rendez-vous bancaire. Soyons clairs : l’Internet des Objets n'est pas là pour vous faciliter la vie. C'est là pour vous évaluer.

3. Le Karma d’Instagram Vaut Plus que Ton CV

Votre grand-mère, oui, elle vous notait. Mais aujourd'hui, c'est Instagram qui s'en charge, avec une précision et une efficacité dignes de l'armée suisse. Votre CV, vos diplômes, vos années d'expérience : tout cela devient anecdotique face à la puissance brute du "karma" digital.

On vit dans une société où l’image vaut plus que la substance, où le nombre de likes est un indicateur de valeur sociale et où le filtre Instagram remplace la réalité. On se présente sur les réseaux sociaux comme des versions idéalisées de nous-mêmes : voyages paradisiaques, repas gastronomiques, corps sculptés, sourires éclatants. Et on s'étonne que la déprime soit en hausse ?

Le nombre de followers est devenu une monnaie d'échange sociale, un indicateur de popularité et de crédibilité. On court après les "vues", les "j'aime" et les commentaires positifs, comme des papillons de nuit attirés par les néons publicitaires. Et on se sent frustré lorsque nos publications ne rencontrent pas le succès escompté. Parce que dans ce monde virtuel, l'indifférence est la pire des punitions.

Les entreprises s’en sont rendu compte depuis longtemps : les influenceurs Instagram dictent désormais les tendances et façonnent les comportements. Ils sont les nouveaux leaders d’opinion, les nouveaux gourous du bonheur, les nouveaux arbitres de la "bonne vie". Et leurs followers, inconsciemment, se plient à leurs diktats.

Alors, si vous voulez réussir dans ce monde, oubliez vos compétences et votre éthique. Concentrez-vous sur votre esthétique et votre capacité à générer du buzz. Parce qu'en fin de compte, c'est le nombre d'abonnés qui déterminera votre place dans la hiérarchie sociale. Et si vous n’avez pas de followers, alors vous n’existez pas.

4. Assurance, Banque, Livraison : Les 5 Juges Invisibles de Ta Vie Quotidienne

On nous rassure souvent en disant que la technologie est là pour nous simplifier la vie. Pour rendre les démarches plus rapides, les services plus accessibles et les décisions plus éclairées. Mais qu’en est-il de cette petite voix qui murmure au fond de vous, celle qui soupçonne un arrière-plan, une subtile manipulation à l'œuvre ?

Laissez-moi vous présenter les cinq juges invisibles de votre vie quotidienne : l'assurance, la banque, la livraison, le transport et même, croyez-le ou non, votre fournisseur d'accès internet. Ces entités, apparemment bienveillantes, utilisent des algorithmes sophistiqués pour évaluer vos risques, déterminer votre solvabilité et fixer vos tarifs. Et vous n’avez aucune idée de ce qu'elles savent réellement sur vous.

Votre assurance automobile sait si vous avez tendance à dépasser les limitations de vitesse (grâce aux capteurs intégrés dans votre voiture) ou si vous préférez conduire la nuit (ce qui indique un risque accru d'accident). Votre banque connaît vos habitudes de dépenses, vos sources de revenus et même le type de produits que vous achetez en ligne. Les services de livraison évaluent votre fiabilité en fonction du nombre de commandes passées, des retards éventuels et même de la propreté de votre entrée (oui, ils regardent).

Et le pire, c'est que ces notations sont souvent opaques et difficiles à contester. On nous parle de transparence et de responsabilisation, mais en réalité, on est les cobayes d’une expérience sociale à grande échelle, où nos données personnelles sont monnayées et utilisées pour prédire notre comportement futur.

Alors, la prochaine fois que vous souscrivez une assurance, demandez-vous : à qui donnez-vous réellement accès ? Et surtout, demandez-vous si le prix réduit que l'on vous propose vaut bien la perte de votre intimité. Parce qu’en fin de compte, on paie toujours quelque chose.

5. Les “Bonnes Personnes” : L’Arme Douce du Conformisme Algorithmique

On nous encourage à être "bons". À adopter un comportement éthique, responsable et respectueux de l'environnement. C'est bien entendu une chose positive. Sauf quand cette "bonté" devient un impératif moral, une obligation sociale, une condition d’accès à certains services ou avantages.

Les applications vertueuses pullulent : celles qui vous permettent de calculer votre empreinte carbone, de suivre votre consommation d'eau, de donner des points pour chaque action responsable que vous entreprenez. On accumule les badges virtuels, on collectionne les récompenses numériques, on se vante sur les réseaux sociaux de notre engagement écologique et social.

Mais cette quête effrénée du "bon" est-elle sincère ? Ou s'agit-il d'une forme subtile de manipulation ? D’un nouveau moyen de nous contrôler en nous culpabilisant si on ne correspond pas aux standards imposés ?

Le problème, c'est que ces applications sont souvent liées à des systèmes de notation. Plus vous êtes "vertueux", plus votre score augmente et plus vous bénéficiez d'avantages : réductions sur vos assurances, accès privilégié à certains services, reconnaissance sociale accrue. Mais si vous ne respectez pas les règles du jeu, vous risquez de voir votre note chuter et de perdre ces avantages.

On est ainsi piégés dans un cercle vicieux où l’on se sent obligé d'adopter un comportement "vertueux" non pas par conviction personnelle mais pour maintenir un score favorable. Et ce faisant, on renonce à notre liberté de choix, à notre capacité de critique, à notre individualité. On devient des robots sociaux programmés pour accumuler les points de karma.

Alors, la prochaine fois que vous serez tenté de partager une photo de votre repas végan sur Instagram, demandez-vous : est-ce parce que vous le faites sincèrement ou par peur d’être mal noté ? Parce qu'en fin de compte, l'authenticité vaut bien plus qu'un badge virtuel.

6. Le Crédit Social “Cool” : Quand l’Éthique Devient une Performance

Il y a quelques années, le crédit social chinois était un sujet de conversation réservé aux experts en politique et aux défenseurs des droits de l'homme. Aujourd'hui, il est devenu notre réalité quotidienne, déguisé sous les atours séduisants d'une "éthique améliorée". On nous vend une vision du futur où la bienveillance, le respect de l’environnement et l’hygiène de vie seraient non seulement encouragés mais aussi quantifiés, notés, gamifiés et marchandisés.

Des applications se multiplient qui vous permettent de suivre votre consommation d'énergie, de mesurer votre niveau de stress, de surveiller votre alimentation et même d'évaluer votre qualité de sommeil. Et bien sûr, chaque action "positive" est récompensée par des points, des badges et des récompenses virtuelles.

On nous présente ces applications comme des outils pour nous aider à devenir de meilleures versions de nous-mêmes. Mais n’est-ce pas là une forme d'instrumentalisation de l'éthique ? Transformer la compassion en performance ? Réduire l'altruisme à une course au score le plus élevé ?

Imaginez un monde où votre note de "bienveillance" influence vos opportunités professionnelles, votre accès aux soins et même votre capacité à emprunter de l’argent. Un monde où vous êtes jugé non pas sur vos actions mais sur la manière dont vous les présentez. Un monde où l'authenticité devient une denrée rare, sacrifiée sur l'autel du score parfait.

Alors, avant de télécharger la prochaine application qui promet de vous aider à devenir un citoyen modèle, demandez-vous : quel est le prix de cette "bonté" virtuelle ? Et surtout, demandez-vous si on ne se laisse pas manipuler par une nouvelle forme d'idéologie du conformisme. Parce que l’éthique n'est pas un jeu. C'est une responsabilité.

7. Hackers, Marginaux et Moines Digitaux : Les Derniers Sans Note

Face à cette uniformisation progressive de nos existences, certains choisissent la résistance. Ils se rebellent contre le système de scoring, non pas avec des slogans révolutionnaires ou des actes de vandalisme numériques, mais par un simple choix d’invisibilité.

Il y a les hackers qui piratent les algorithmes pour brouiller les données et rendre les notations imprécises. Les marginaux qui adoptent un mode de vie underground, délibérément hors des radars du système. Et les "moines digitaux" qui se retirent volontairement du monde connecté, cherchant la sérénité dans le silence et l’isolement.

Ces figures alternatives ne sont pas nécessairement des héros ou des martyrs. Elles sont simplement celles qui refusent de se conformer à un modèle préétabli, celles qui osent vivre selon leurs propres règles, même si cela signifie être exclues du système dominant.

Certains les considèrent comme des illuminés, d'autres comme des parias. Mais il est indéniable qu’ils incarnent une forme de liberté et d’authenticité que l’on peine à trouver dans le monde numérique actuel. Ils sont les derniers gardiens d'un espace non évalué, un refuge pour ceux qui refusent de se faire enfermer dans une case algorithmique.

Alors, la prochaine fois que vous vous sentirez submergé par la pression sociale et la quête du score parfait, souvenez-vous : il existe toujours des alternatives. Des chemins hors du système. Il suffit d'avoir le courage de s’y aventurer. Et peut-être, juste peut-être, de redéfinir votre propre définition du succès.

8. Tu N'es Pas Parano, T’es Noté. Et Ça Va Empirer.

On nous dit qu'on est paranos. Qu'on imagine des complots où il n'y en a pas. Qu'on se laisse influencer par les théories du complot et que notre imagination galope. Mais je vous le dis : votre sentiment d'être surveillé, ce n’est pas de la paranoïa. C’est la réalité.

Les technologies de surveillance évoluent à un rythme effréné. Le bio-scoring, qui consiste à évaluer les risques sanitaires en fonction de vos gènes et de votre mode de vie, est déjà une réalité dans certains pays. La notation émotionnelle, qui utilise l'intelligence artificielle pour analyser vos expressions faciales et détecter vos états d'âme, se développe rapidement. Et l'évaluation prédictive, qui consiste à anticiper votre comportement futur en fonction de vos données personnelles, devient de plus en plus précise.

Dans un avenir proche, on pourrait se retrouver dans une société où chaque aspect de notre vie sera noté et évalué : notre santé, notre état émotionnel, nos opinions politiques, même notre potentiel créatif. Un monde où les algorithmes décideront qui aura droit à l'éducation, à l'emploi et à la reconnaissance sociale.

Ce n’est pas un scénario de science-fiction dystopique. C’est le futur qui se profile à l’horizon. Et si on ne réagit pas maintenant, il sera trop tard pour inverser la tendance. Alors, ouvrez les yeux. Informez-vous. Posez des questions. Et surtout, n'ayez pas peur de remettre en cause le système. Parce que la liberté n'est pas un cadeau du ciel. C'est une conquête quotidienne.

9. Refuser Le Jeu : Les Gestes Quotidiens de Sabotage Social

Si le système est omniprésent, insidieux et apparemment inébranlable, cela ne signifie pas pour autant qu’il est invincible. Il existe des moyens de résister, de saboter la logique du scoring sans violence ni confrontation directe. Des gestes simples, poétiques même, qui permettent de reprendre le contrôle de sa vie numérique et de retrouver une certaine forme d'autonomie.

Commencez par l’inattention choisie : ignorez les notifications, désactivez les recommandations personnalisées, effacez votre historique de navigation. Cultivez le flou : utilisez des pseudonymes en ligne, brouillez vos pistes numériques, créez des identités alternatives. Embrassez l'anonymat créatif : écrivez sous un faux nom, publiez des œuvres anonymes, partagez vos opinions sans craindre le jugement public.

Mais surtout, refusez la performance : soyez vous-même, même si cela signifie être imparfait, maladroit ou inauthentic. Exprimez vos émotions, affrontez vos faiblesses, remettez en question les normes établies. N’ayez pas peur d'être différent, d'être original, d'être humain.

Ces gestes peuvent paraître insignifiants pris isolément. Mais multipliés par des millions de personnes, ils pourraient bien créer un effet domino capable de fragiliser le système de scoring et de favoriser l'émergence d'une société plus juste, plus libre et plus humaine. Alors, lancez-vous. Parce que la révolution numérique commence toujours par une simple déconnexion.

10. Conclusion : Et Maintenant ?

On a exploré les méandres de ce système de notation invisible qui nous enveloppe, de la boulangère notant votre gourmandise à l'algorithme évaluant votre potentiel de bonheur. On a ri (noir), on a frissonné (un peu). Mais maintenant, que faire ?

La solution n’est pas de se barricader dans une grotte et d’abandonner internet comme un naufragé sur une île déserte. Le monde numérique fait partie intégrante de nos vies, pour le meilleur et pour le pire. La clé réside dans la prise de conscience, l'éducation et l'action.

Posez-vous les bonnes questions : qui collecte mes données ? À quoi servent-elles ? Comment puis-je reprendre le contrôle ? Partagez vos connaissances avec votre entourage. Soutenez les initiatives qui prônent la transparence et la protection des données personnelles. Et surtout, n’oubliez jamais que vous êtes plus qu'un simple score sur un écran.

Vous êtes une personne unique, complexe et imprévisible. Vous avez le droit de penser par vous-même, d’agir selon vos propres convictions et d’être différent. Alors, refusez la notation. Embrassez l’imperfection. Et surtout… souriez. Ils n'y verront rien venir.

Maintenant, dites-moi : quel score affichez-vous ? Et êtes-vous vraiment satisfait de ce que vous voyez ?

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