Dans la fatz, ça gaze in the scheize

1. "Dans la fatz, ça gaze in the scheize" : naissance d’une exprezioun mythique

On tient peut-être là l’expression la plus honnête de la civilisation occidentale depuis "Je suis débordé". "Dans la fatz, ça gaze in the scheize" : 8 mots, trois langues, une claque. C’est pas juste une phrase, c’est un miroir de notre époque, une capsule multilingue de lucidité toxique, un slogan que Nietzsche aurait griffonné en état d’ivresse au Parlement Européen.

Décryptage :

  • "Dans la fatz" : le fatz, c’est pas un lieu, c’est un état. Le chaos absolu, mais organisé. Une sorte de bordel métaphysique où tout est sens dessus-dessous, et pourtant rien ne s’effondre (pas encore).
  • "Ça gaze" : l’ironie à son sommet. Tu suffoques, tu crames, mais tu dis que tout roule. C’est la devise des burn-out, des réunions Zoom, et des conférences de presse gouvernementales.
  • "In the scheize" : on ne traduit pas. On ressent. Parce que parfois, un bon mot bien allemand résume mieux la condition humaine que 300 pages de Derrida.

Cette expression, c’est le champ lexical de l’effondrement joyeux. C’est la France qui proteste, l’Angleterre qui regrette, l’Allemagne qui culpabilise... mais tout le monde continue à bosser lundi matin.

Elle a la classe d’un slogan révolutionnaire, la vulgarité d’un tag de chiottes d’autoroute, et la vérité d’un aveu qu’on chuchote en se versant un troisième verre : "Ouais, c’est la merde, mais écoute… ça tourne."

Imaginez-la :

  • Sur les t-shirts Erasmus.
  • Dans les discours d’Emmanuel Macron : "Mes chers compatriotes… dans la fatz, ça gaze in the scheize."
  • En intro de la Constitution Européenne réécrite par des punk anarcho-situ.

Et c’est précisément parce qu’elle est absurde, provocante, borderline… qu’elle va devenir culte.

On l’entendra dans les open-space comme une incantation de survie :

— Alors, ton call avec les Allemands ? — Dans la fatz… ça gaze in the scheize, mon pote.

Dans le métro, dans les dîners, dans les manifs. Elle est le cri d’un peuple qui a compris qu’il ne comprend plus rien, mais qui continue quand même. Et si ça, c’est pas le vrai moteur de l’Europe…

2. La cacophonie comme mode de gouvernance : quand l’Europe improvise

L’Union Européenne, c’est un peu comme un orchestre symphonique… …sauf que le chef d’orchestre est en RTT, que les violonistes sont en grève, que les cuivres jouent du reggae, et que quelqu’un, quelque part, a remplacé les partitions par des PowerPoint traduits en 24 langues.

Et pourtant ? Ça joue. Mal. Fort. En rythme avec l’Apocalypse. Mais ça joue.

Bienvenue dans la fatz institutionnelle, ce magma bruxellois où chaque pays hurle sa mélodie nationale tout en signant les mêmes accords qu’il ne lit jamais. C’est pas une symphonie, c’est un freestyle géopolitique sous anxiolytiques.

Et pourtant... "Ça gaze."

Parce que dans cette cacophonie sublime :

  • L’Italie vote contre ce qu’elle a proposé.
  • La Pologne boycotte un sommet auquel elle n’était pas invitée.
  • La France menace de quitter la table mais pique quand même les petits fours.
  • Et l’Allemagne, stoïque, finance tout ça avec un sourire de stress post-traumatique.

Tu crois que c’est ingérable ? Mais non. C’est juste la version avancée de la démocratie. Un jeu d’équilibrisme où chacun veut sa part du gâteau, tout en affirmant que le gâteau est immangeable, trop sucré, pas bio, et probablement raciste.

Et c’est là que l’expression prend tout son sens :

"Dans la fatz, ça gaze in the scheize."

Parce que cette cacophonie, c’est pas un bug du système. C’est le système. Pas de chef, pas de vision claire, pas d’accord définitif. Juste un bordel créatif à 27 têtes, où les lois se votent comme des playlists Spotify — à l’envie, à l’aveugle, et parfois en mode aléatoire.

Mais on avance. Lentement. En grinçant. Avec l’élégance d’un paquebot de croisière qui fait du drift.

3. Brexit, baguette, bratwurst : les frères ennemis du barbecue européen

Imagine un barbecue. Un vrai. Avec de la viande qui crame, des voisins qui hurlent, un oncle bourré qui parle politique, et une bouteille de rosé oubliée au soleil. Maintenant, imagine que ce barbecue est organisé par l’Union Européenne.

Bienvenue à la table du vivre-ensemble :

  • La France est en train de râler parce que ce n’est pas du charbon de bois mais un grill électrique allemand, et que les merguez sont trop cuites.
  • L’Allemagne trie les déchets du barbecue en temps réel, règle la température au degré près, et regarde la France comme on regarde un enfant qui joue avec des allumettes.
  • Le Royaume-Uni, lui, est parti. Il a claqué la porte du jardin, juré de faire son propre barbecue "avec du vrai ketchup et du fish & chips", mais revient régulièrement piquer une saucisse, en mode "non mais c’est juste pour voir si vous avez de la bière."

C’est ça, la fatz.

Un chaos familial où personne ne s’aime complètement, mais où personne ne part vraiment non plus.

Et dans ce joyeux n’importe quoi géopolitique, notre exprezioun mythique s’impose comme une prophétie auto-réalisatrice :

"Dans la fatz, ça gaze in the scheize."

Parce qu’on continue à signer des accords à minuit. À défendre l’unité tout en doublant les frontières. À faire semblant de parler d’une seule voix… mais avec 27 accents et un traducteur bourré.

Et si tu penses que c’est le chaos, rappelle-toi : le chaos, c’est l’ordre qu’on ne comprend pas encore. Ou comme dirait Ursula von der Leyen en lâchant une chipolata au Conseil de l’Europe :

"This is not a crisis. This is… le barbecue sacré."

4. "Ça gaze in the scheize" : comment survivre dans une Europe dysfonctionnelle

Bienvenue dans l'Union Européenne, cette grande machine institutionnelle où chaque problème est réglé par un rapport de 462 pages, deux sigles incompréhensibles, et un compromis mou voté à 3h du matin. Mais devine quoi ? Ça tourne. Comme une machine à laver surchargée. Avec du bruit, de la mousse, parfois une chaussette perdue... mais au final, le linge ressort propre (ou à peu près).

C’est ça, le secret du "ça gaze in the scheize". C’est le survivre malgré tout. Mieux encore : le fonctionner à travers le dysfonctionnement.

Parce que soyons honnêtes :

  • Les réunions prennent trois jours et n’aboutissent qu’à un tweet creux.
  • La PAC redistribue plus d’argent à des terrains vides qu’à des agriculteurs.
  • Et personne, PERSONNE, ne comprend les règles de TVA intracommunautaire. Même pas ceux qui les ont écrites.

Mais le miracle européen, c’est ce mélange de blocages chroniques et de victoires discrètes. Un Erasmus qui continue. Une monnaie qui ne s’est pas encore effondrée (salut le franc suisse). Une liberté de circulation que même les grèves françaises n’ont pas réussi à tuer.

Et dans tout ça, notre slogan devient un outil de navigation mentale :

Tu es perdu dans la jungle des subventions européennes ? "Ça gaze in the scheize." Tu bosses dans une institution qui met 18 mois à valider un logo ? "Ça gaze in the scheize." Tu expliques à un touriste américain pourquoi il y a quatre parlements pour une seule Europe ? Respire. Souris. Et répète : "Dans la fatz, ça gaze in the scheize."

Parce que parfois, ce qu’il faut, ce n’est pas que les choses aillent bien. C’est qu’elles aillent quand même. Et sur ce point, l’Europe est imbattable.

5. L’UE, œuvre d’art contemporaine involontaire

Il y a deux choses dans ce monde qu’on regarde longtemps sans jamais vraiment comprendre :

  1. Une installation d’art contemporain.
  2. Le fonctionnement de l’Union Européenne.

Tu peux rester là, des heures, face à un traité ou une sculpture en plastique fondu, te gratter le crâne et dire :

Attends… c’est voulu, ça ?

Spoiler : oui. Et non. Parce que comme toute bonne œuvre postmoderne, l’UE ne s’explique pas, elle s’éprouve. Avec malaise, fascination, et un petit goût de subvention.

Le budget européen ?

Un tableau cubiste : t’as l’impression que tout est là, mais t’arrives pas à remettre les chiffres dans le bon sens.

Les directives ?

Des poèmes dadaïstes : absurdes, répétitifs, traduits en 24 langues, mais qui finissent toujours par être encadrés quelque part.

Le Parlement de Strasbourg ?

Une installation performative : vide 3 semaines sur 4, mais quand il s’active, ça coûte le PIB de Malte à chaque déplacement.

Et dans ce musée institutionnel à ciel ouvert, notre exprezioun fait office de cartel explicatif universel :

"Dans la fatz, ça gaze in the scheize." (Traduction : ne cherchez pas le sens. Sentez le chaos. Et applaudissez.)

Même Banksy n’aurait pas osé imaginer une structure aussi bancale, aussi complexe, aussi baroque… qui fonctionne par miracle, uniquement grâce à la fatigue collective.

L’Europe, c’est une expo permanente où les artistes sont 27, les curateurs changent chaque semestre, et personne ne sait où sont les toilettes. Mais tu restes. Parce qu’au fond, t’es fasciné. Comme devant une performance où une femme repeint l’Allemagne avec des spaghettis.

Et si l’Europe était pas un projet politique… …mais une œuvre de résistance conceptuelle face à l’absurde ?

6. Lettre ouverte à Ursula von der Leyen : brodez ça sur nos drapeaux

Madame la Présidente de la Commission Européenne, Chère Ursula, (ou devrais-je dire Scheiß-Präsidentin de la Fatzerie Unie ?)

Il est temps. Il est temps d’assumer pleinement la nature réelle de l’Union Européenne. Finies les phrases creuses du genre “Unie dans la diversité” ou “Plus forte ensemble”. Ces formules n’ont jamais convaincu que les stagiaires en communication et les plaques murales d’ambassades.

Non. L’Europe n’est pas un projet clair. L’Europe n’est pas une promesse lisse. L’Europe est un foutoir magnifique.

Et dans ce bordel sublime, une vérité est née. Une devise. Un cri du cœur. Un slogan aussi absurde que limpide :

"Dans la fatz, ça gaze in the scheize."

Ursula, faites ce qu’il faut :

  • Brodez-le sur le drapeau européen, juste sous les étoiles, en Comic Sans si nécessaire.
  • Faites-le graver sur les frontons du Parlement.
  • Remplacez l’ode à la joie par un slam trilingue hurlé par des étudiants Erasmus sous acide.
  • Distribuez des pins "DFCGITS" aux députés qui votent sans lire les amendements.

Ce slogan, c’est l’âme européenne mise en syllabes. Il dit tout :

  • Le chaos franco-français.
  • Le stoïcisme allemand.
  • Le pragmatisme anglais (même post-Brexit, ils veulent revenir piquer une merguez).

C’est la première fois dans l’Histoire qu’une exprezioun résume à la fois :

  • le fonctionnement des institutions,
  • l’ambiance de travail à Bruxelles,
  • et le moral général de 450 millions de citoyens.

Madame von der Leyen, Nous n’avons pas besoin d’un symbole parfait. Nous avons besoin d’un symbole vrai.

Et il est là. Huit mots. Trois langues. Un seul bordel. "Dans la fatz, ça gaze in the scheize."

En attendant votre réponse, Nous préparons déjà les t-shirts, les stickers, les tatouages temporaires pour sommets diplomatiques.

7. Manifeste : l’Europe, c’est le bordel… mais c’est chez nous

C’est officiel. On a tenté l’union. On a tenté la monnaie unique, le passe sanitaire, la défense commune, la réglementation sur la taille des bananes. Et au final, on a obtenu la fatz.

Mais attention : pas n’importe quel bordel. Un bordel sophistiqué, multilingue, certifié ISO 9001, et subventionné à hauteur de 47,3 milliards d’euros.

Et c’est précisément ça qu’il faut célébrer.

Parce que dans ce tumulte permanent où :

  • le Sud accuse le Nord de pingrerie,
  • l’Est accuse l’Ouest de décadence,
  • et tout le monde accuse la Commission de ne rien foutre (à raison),

…eh bien, on est toujours là.

On continue. On râle, on vote, on râle encore. Mais on reste. Parce que c’est chez nous.

L’Europe, ce n’est pas une promesse de perfection. C’est un atelier de réparation permanent. Un squat de diplomates. Un open space de 27 colocataires schizophrènes. Mais aussi un rêve qui se réinvente chaque jour, dans la galère, la mauvaise foi, la paperasse et le compromis poisseux.

Et dans cette Europe-là, "Dans la fatz, ça gaze in the scheize" devient plus qu’un slogan. C’est un acte de foi laïque. Un doigt levé au ciel du conformisme. Un hymne au bordel assumé.

Alors on le crie, on le peint, on le chante :

Oui, c’est la merde. Mais c’est notre merde. Et elle gaze.

Bienvenue dans la vraie Europe. Pas celle des traités. Celle des gens. Des contradictions. Des rires nerveux pendant les conseils des ministres. Celle où, malgré tout, on vit ensemble. Et c’est déjà un exploit.

Dans la fatz, ça gaze in the scheize. Fin de transmission. Ou début d’un nouveau manifeste européen ?

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