Bienvenue au Grosland : comment la France vend des Rafale entre deux bouchées de foie gras

1. Bienvenue au Grosland : manuel de survie dans une démocratie sous influence

Accrochez vos ceintures, on entre dans un territoire où les lois de la République sont optionnelles, et les relations publiques valent plus qu’un mandat électoral. Le Grosland, ce n’est pas une fiction — c’est la France quand elle devient sa propre caricature : un pays où le pouvoir se conjugue entre alcôves, tapis rouges et dîners en petit comité.

Ici, les deals se font à la table, les décisions au téléphone, et la justice… en différé.

Bienvenue dans un pays où l’accessoire est devenu principal : un dîner entre un président, sa compagne actrice et un milliardaire indien n’est plus une anecdote, mais un pivot stratégique d’un contrat militaire à 7,8 milliards d’euros. Oui, vous avez bien lu : entre la poêlée de Saint-Jacques et le moelleux au chocolat, on a probablement scellé l’un des plus gros accords d’armement de la décennie. Pendant que vous hurliez sur les prix du carburant, d’autres envoyaient des SMS diplomatiques entre deux projections privées.

👁 Car le Grosland a ses codes :

  • Le pouvoir n’a pas de visage, il passe par les conjoints, les SMS, les producteurs, les réseaux.
  • Le cinéma devient influence, parce qu’un film, c’est plus sexy qu’un missile.
  • Et le conflit d’intérêts, ici, on appelle ça “écosystème”. Parce que c’est plus doux.

Un ancien conseiller défense me confiait :

“Ce pays fonctionne à la connivence. Les circuits sont courts : un déjeuner, un texto, un projet culturel… et hop, une vente d’armes.” Et il ne parlait pas du Qatar, mais bien de nous.

🔄 Alors pourquoi ça continue ? Parce que le système est huilé comme une horlogerie suisse, sauf que l'heure qu'il donne est toujours en retard sur la démocratie réelle.

Ici commence notre plongée au cœur du Grosland. Ce n’est pas une dictature. Ce n’est même pas une monarchie. C’est pire : une comédie nationale avec budget illimité et spectateurs résignés.

Le plus ironique ? Tout le monde connaît les règles du jeu, mais tout le monde joue quand même.

À toi de décider si tu veux continuer à regarder ou si tu veux saboter le scénario.

2. Le ciné de l’ombre : quand la culture sert de paravent aux contrats d’armement

Ce n’est pas un film d’espionnage, c’est pire : c’est un film financé légalement, avec de l’argent privé (et parfois public), qui devient le cheval de Troie discret d’un marché d’armes à plusieurs milliards. Oui, tu as bien lu. Le cinéma français, ce fier porte-étendard de l’art et de la liberté, s’est parfois transformé en outil de “soft power” à la française — mais sans le glamour de Cannes ni la lucidité de Netflix.

🎬 Le cinéma, en apparence, c’est noble : des actrices engagées, des histoires humaines, de la poésie subventionnée. Mais derrière les caméras ? Une ex-documentaliste de Canal+, que j’appellerai “Claire”, m’a expliqué en détail comment certains films deviennent des “objets diplomatiques déguisés” :

“Les productions servent parfois à rapprocher des milieux. Un film peut être l’occasion d’inviter des décideurs, créer un climat de confiance, et parler business ailleurs que dans une salle de réunion.”

Et c’est exactement ce qui s’est passé dans l’affaire Julie Gayet. Un film produit en 2016, à la même période qu’un accord de vente de Rafale avec l’Inde, financé (en partie) par une société mêlée au contrat. Est-ce illégal ? Pas vraiment. Est-ce moral ? Là, ça se complique.

Parce que cette “culture de guerre” est sournoise. Elle ne parle jamais de guerre, elle se drape dans la fiction, l’art, la narration. Mais pendant qu’on raconte une histoire d’amour ou un drame social, on organise des rendez-vous entre industriels et chefs d’État. Un producteur devient alors une carte de visite. Une compagne, un passeport. Une projection privée, une signature de contrat déguisée.

Et le plus cynique ? 🛑 L’État finance souvent une partie de cette mascarade par des crédits d’impôt ou des aides au cinéma. En gros : tu payes pour voir un film, mais tu finances aussi un avion de chasse qui sera exporté à un régime douteux.

Alors, quand on te parle de “rayonnement culturel”, regarde bien qui tient la lampe torche.

Le cinéma n’est pas une arme, mais il ouvre des portes. Et quand c’est l’armement qui suit derrière, ce n’est plus une fiction — c’est une stratégie.

3. Rafale et bling-bling : l’avion de chasse comme carte de visite politique

Le Rafale. On te le vend comme un bijou technologique, un fleuron national, une bête de guerre qui ronronne sous les cocardes tricolores. Mais en réalité, c’est bien plus que ça. Le Rafale, c’est un objet de séduction massive, une espèce de Louboutin supersonique destiné à flatter les égos des dirigeants étrangers tout en permettant à la France de faire son petit numéro de VRP militaro-diplomatique.

Ce que peu de gens osent dire, c’est que le Rafale ne se vend pas sur un PowerPoint, mais à coups de poignées de main, de sourires complices, de photos officielles, et parfois… de liens affectifs soigneusement entretenus. Le contrat avec l’Inde ? Une masterclass de storytelling politique :

  • Un dîner à l’Élysée.
  • Une actrice qui produit un film via une société soutenue par un industriel indien.
  • Un président qui parle culture, confiance, et partenariat stratégique.

Et boom. Sept milliards huit cent millions d’euros.

🤝 Mais pourquoi lier les armes à la diplomatie culturelle ? Parce que c’est l’arme ultime : le symbole. Le Rafale, c’est la preuve que tu es dans le club des grands. Tu n’achètes pas juste un avion, tu achètes une proximité avec la France, un alignement stratégique, une validation géopolitique. Un ancien hacker reconverti dans la cyberanalyse m’a confié :

“Les deals Rafale, ce ne sont pas des ventes d’avions. Ce sont des actes de mariage avec clauses secrètes. Tout le monde y trouve son compte, sauf le contribuable.”

Et comme dans tout mariage de pouvoir, il y a des témoins discrets : producteurs, partenaires, hommes d’affaires, lobbyistes. Et des festivités en costume, où on ne parle pas d’armement, mais de “coopération renforcée” autour d’un verre de champagne.

Pendant ce temps-là, Dassault vend un engin qui peut raser un village.

Mais chut. On t’expliquera ça plus tard, entre deux communiqués flous et une tournée promotionnelle à Bollywood.

Et le plus grotesque dans l’affaire ? C’est que cette arme de guerre est devenue, au fil des ans, un symbole de prestige national, applaudi, fêté, affiché. On a réinventé la fierté industrielle… avec des missiles.

Au fond, la France ne vend pas la guerre. Elle vend l’illusion que la guerre est élégante, bien élevée, et bilingue.

4. Gayet, Hollande et le pouvoir horizontal

Ah, l’amour. Cet ingrédient magique qui transforme un dîner anodin en sommet diplomatique. On t’a vendu leur histoire comme un conte intime, une escapade scooterisée digne de Closer, mais si tu crois encore que Julie Gayet n’est qu’une amoureuse dans cette histoire, il va falloir te réveiller. Ici, on parle de pouvoir horizontal. Et je ne parle pas de positions sexuelles.

Julie Gayet, c’est l’interface discrète entre le monde de la culture et celui de l’influence. Actrice, productrice, femme engagée ? Oui. Mais surtout, une clé d’accès à des cercles ultra-restreints, où l’artistique devient diplomatique, et où le personnel sert de tremplin au géopolitique.

Un ex-hacker parlementaire m’a balancé ça avec un demi-sourire :

“Quand t’as accès au téléphone d’un président, tu regardes pas ses secrets d’État. Tu regardes ses textos avec ses proches. C’est là que tout se joue. L’agenda affectif, c’est le vrai centre du pouvoir.”

Et tu sais quoi ? Il a raison.

Car dans la Vème République version Grosland, la compagne du chef de l’État n’est pas qu’un faire-valoir : c’est une zone grise de pouvoir, un sas officieux entre l’homme public et les sphères d’influence. Elle n’a aucun statut juridique, aucune responsabilité officielle, mais elle ouvre des portes que même les ministres ne franchissent pas.

Et si elle est productrice de cinéma ? Alors là, jackpot. Elle devient le prétexte parfait pour faire entrer des invités dans la lumière sans passer par les filtres institutionnels. Un dîner d’amis, une projection privée, un festival en Inde… et hop, tu connectes un président français, un industriel indien, un général en civil et une attachée culturelle qui sourit trop.

C’est ça, le pouvoir horizontal : pas celui des institutions, mais celui des réseaux affectifs, informels, élastiques. Là où tout se joue, sans traces. Là où la loi ne regarde pas.

François Hollande, lui, s’en est toujours bien sorti. Il sourit, il joue le monsieur loyal, un brin gauche, un brin drôle. Mais derrière ses lunettes, c’est un stratège redoutable, un maître du "je ne savais pas" et du "c’est une coïncidence".

Sauf que dans un dîner présidentiel, il n’y a jamais de hasard. Chaque chaise est un message. Chaque convive, un symbole. Et quand on mange du foie gras entre Julie Gayet et un milliardaire de l’armement, on ne parle pas de météo.

Donc non, Julie Gayet n’est pas une simple spectatrice de cette farce républicaine. Elle est, volontairement ou non, une pièce de l’échiquier. Et dans le Grosland, les dames avancent en diagonale… jusqu’au cœur du pouvoir.

5. Le dîner qui valait 7,8 milliards : chronologie d’une soirée trop parfaite

Il était une fois… un dîner à l’Élysée. Pas un banquet d’apparat, pas un gala officiel, non : un dîner “privé”, entre François Hollande, sa compagne Julie Gayet, et un certain Navin Ladha, représentant d’un riche industriel indien. L’histoire officielle dira que c’était convivial, informel, presque banal. L’histoire officieuse, elle, te hurle dans les oreilles : ce soir-là, un avion de chasse s’est glissé entre les plats.

Car dans cette République de salon, le dîner est devenu l’arme absolue de la négociation douce. Tu crois qu’on signe des contrats de défense dans une salle d’état-major ? Non. On les amorce dans les salons dorés, à la lueur des chandeliers, en parlant cinéma, culture et “coopération bilatérale enrichissante”. C’est raffiné, discret, et redoutablement efficace.

📆 Remontons le fil :

  • Quelques mois avant : discussions en coulisses entre Dassault, l’Inde et les diplomates français. Rien d’officiel, mais beaucoup de va-et-vient.
  • Soudain, un dîner surgit, avec comme point commun : un film en préparation, une productrice connue du Président, et un homme d’affaires indien impliqué dans le financement.
  • Peu après : l’annonce du contrat Rafale est faite. À la surprise générale, le deal est massif. Et signé sans appel d’offres. Pratique.

Mais surtout : personne ne relie publiquement le dîner à la signature. Trop hasardeux. Trop “coïncidence heureuse”. Trop gênant.

Et pourtant. Un ancien conseiller de Matignon me l’a dit sans trembler :

“Dans ces dîners, rien n’est laissé au hasard. Chaque invité est trié sur le volet, chaque conversation calibrée. Le but, c’est de faire croire que rien ne s’est décidé, alors que tout s’est joué.”

Ce qu’on appelle “le pouvoir mou”, en opposition au pouvoir frontal. Et dans ce jeu-là, l’art de la table devient un champ de bataille. Les nappes blanches cachent les tractations, les sourires camouflent les ambitions.

Et le menu dans tout ça ? On s’en fout. Ce qui comptait, c’était la présence, le timing, l’ambiance, le message implicite envoyé à l’Inde :

“Regardez, on vous traite comme des amis, pas comme des clients.”

Mais ce que l’histoire ne dit pas, c’est le prix de ce genre de soirée. Car derrière les paillettes et les poignées de main, il y a des milliards, des armes, et des zones d’ombre qui ne feront jamais l’objet d’un débat parlementaire.

Dans le Grosland, le vrai pouvoir ne porte pas de cravate. Il lève un verre. Et signe des contrats entre deux bouchées.

6. Conflit d’intérêts : tout le monde trouve ça normal, sauf la loi (et encore)

Le conflit d’intérêts en France ? C’est un peu comme le camembert au lait cru : tout le monde sait que ça pue, mais on continue à en manger avec plaisir. C’est culturel, presque patriotique. On s’offusque mollement, on écrit des tribunes dans Libé, et puis on oublie. Parce qu’au fond, dans le Grosland, tout le monde trempe dans la même sauce.

La loi, pourtant, est claire. Le conflit d’intérêts, c’est le croisement entre une fonction publique et un intérêt privé susceptible d’influencer l’exercice impartial d’une mission. Dit comme ça, c’est propre, administratif. Sauf que dans la réalité ? C’est flou, glissant, et soigneusement ignoré.

Prenons l’affaire qui nous intéresse :

  • Julie Gayet, compagne du Président.
  • Productrice d’un film soutenu par une société proche de l’acheteur indien du contrat Rafale.
  • Présente à un dîner “privé” avec le Président et un représentant de cette même société.

🧠 Là, n’importe quel étudiant de première année en droit administratif ferait : “Euh… monsieur, c’est pas un conflit d’intérêts, ça ?” Mais ici, non. Ici, c’est “coïncidence culturelle”.

Un ancien conseiller de Matignon, qui en a vu passer des vertes et des pas mûres, me l’a confié avec une franchise glaciale :

“En France, on considère que le conflit d’intérêts est un problème uniquement quand il est dénoncé par la presse. Sinon, c’est juste un réseau actif.”

Et c’est bien là le nœud du problème : on ne juge pas le fond, on juge la visibilité. Tant que ça reste discret, c’est acceptable.

Il faut dire que la frontière entre relations humaines et influence politique est si poreuse qu’on pourrait s’y glisser en claquettes. Les conjoints, les anciens collègues, les amis de promo de l’ENA, les partenaires culturels… tous ces gens gravitent autour du pouvoir sans jamais être soumis aux mêmes obligations de transparence.

Le plus tragique ? Ce n’est même plus caché. C’est normalisé. Comme si la République avait intégré que ses élites baignaient dans le même bain tiède de petits arrangements, et que dénoncer cela revenait à casser l’ambiance d’un brunch.

Et pourtant, le conflit d’intérêts, ce n’est pas une anomalie. C’est le symptôme d’un système malade, où les règles sont faites pour les autres. Où l’éthique devient un concept décoratif. Une plante verte dans un bureau ministériel.

Alors on fait quoi ? On attend la prochaine “affaire” ? Ou on admet, une bonne fois pour toutes, que dans le Grosland, la vraie devise, c’est : Liberté, Équité… Proximité.

7. Le Parquet national financier : un rocher face à une mer de compromissions

On a voulu croire au miracle. Quand le Parquet national financier (PNF) a été créé en 2014, beaucoup y ont vu un signal fort : enfin un organe indépendant, capable de taper là où ça fait mal, sans trembler devant les cols blancs. Une sorte de croisé républicain, droit dans ses bottes, prêt à faire le ménage dans les combines de la haute.

Mais aujourd’hui ? Le PNF, c’est un rocher isolé en pleine marée grise, debout mais impuissant, attaqué de toutes parts, et noyé dans les demi-vérités politiques.

Prenons l’affaire Rafale. Des ONG lancent une alerte en 2018, déposent plainte. Les faits sont graves : soupçons de favoritisme, conflit d’intérêts, dissimulation de circuits financiers. Tout est là. On pourrait croire que la justice va se saisir de l’affaire avec rigueur.

Résultat ? Quatre ans de silence. Puis, en 2022, le PNF annonce… qu’il n’enquêtera pas sur les conditions d’achat. Et pourquoi ? Parce que c’est trop flou ? Trop sensible ? Trop politique ?

Personne ne le dit. Mais tout le monde comprend.

👩‍⚖️ Une magistrate en poste — que j’ai croisée lors d’un colloque sur la corruption — m’a glissé en aparté :

“Le PNF est légitime, mais cerné. On ne leur met pas des bâtons dans les roues, non. On leur enlève discrètement les roues.”

Et ça fonctionne. Car pour chaque enquête ouverte, il y a mille silences. Pour chaque affaire Fillon, il y a dix dossiers comme celui-ci qui n’iront nulle part, non par manque de preuve, mais parce qu’ils sont trop explosifs pour une démocratie sous tranquillisant.

Et puis, soyons honnêtes : dans le système français, la justice est dépendante du politique par son organisation. Les procureurs sont nommés par l’exécutif. Le PNF est puissant… sur le papier. Sur le terrain, il fait ce qu’il peut, au milieu d’un champ de mines médiatico-institutionnel.

Et pourtant, on continue à espérer. À croire que “ça ira au bout”. Mais au bout de quoi ? D’un non-lieu ? D’un communiqué prudent ? D’une prescription glorieusement atteinte ?

Ce qu’on ne dit pas, c’est que l’ouverture d’une enquête est déjà un aveu. Et que son abandon est un effacement en rase campagne, comme si rien ne s’était passé.

Dans le Grosland, la justice ne condamne pas. Elle observe. Et quand elle parle, elle chuchote.

8. Plus personne n’est choqué : la corruption soft comme anesthésiant collectif

On a tous cliqué. On a tous partagé. Peut-être même qu’on a lâché un “scandaleux !” entre deux stories Insta et une commande Uber Eats. Et puis ? Rien.

Le scandale est devenu une routine, un bruit de fond aussi banal que la météo. Un président dîne avec un marchand d’armes ? Mouais. Une compagne produit un film cofinancé par l’acheteur ? Classique. Un contrat d’État signé sans appel d’offres ? Normal. Une enquête enterrée ? Ah bon, encore ?

La vérité, c’est que dans le Grosland, la corruption ne choque plus. Elle ne fait même plus réagir. Elle divertit.

C’est ça, la corruption soft : elle ne fait pas exploser de valises pleines de cash sur un tarmac africain. Non. Elle prend la forme d’un SMS bien placé, d’un dîner mondain, d’un lien affectif un peu trop commode. Elle se glisse dans le tissu social comme une douce démangeaison qu’on gratte sans trop y penser.

Un sociologue m’a dit un jour :

“En France, on n’a pas éradiqué la corruption, on l’a stylisée. Elle a changé de vêtements, elle s’est mise en mode discret. Et maintenant, elle passe crème.”

Et pourquoi ça passe ? Parce qu’on est tous complices, un peu. On s’indigne, mais on zappe. On commente, mais on ne milite plus. On partage l’article… mais pas la colère.

La vérité ? On a troqué la révolte contre la lucidité passive. On sait que c’est pourri, mais on vit avec. Comme une vieille fuite au plafond qu’on a décidé d’ignorer parce que “bon, c’est pas si grave”. C’est ce qu’un ex-agent parlementaire a résumé ainsi :

“Les Français ne veulent pas la transparence. Ils veulent juste que la saleté reste sous le tapis.”

Et pendant ce temps, le pouvoir rigole. Il voit les réactions molles, les tweets scandalisés, les pétitions de salon. Et il continue. Parce qu’il sait que tant qu’on ne descend pas dans la rue, tant qu’on ne crie pas plus fort que la musique, il n’a aucune raison de s’arrêter.

Le pire dans tout ça ? Ce n’est pas qu’on soit impuissants. C’est qu’on soit résignés.

Bienvenue dans l’ère du scandale 3.0 : visible, commenté, digéré, oublié. Et prêt à recommencer, en mieux produit, avec une nouvelle bande-son.

9. Et maintenant, on fait quoi ? Mode d’emploi pour citoyens pas dupes

Tu viens de lire tout ça. T’as peut-être haussé les sourcils, serré les dents, ou simplement cliqué “like” en silence. Mais maintenant, soyons sérieux deux secondes : tu fais quoi ? Parce que c’est bien joli de pointer les magouilles du Grosland, mais si tout le monde regarde l’incendie en mode selfie, ça change rien.

Et pourtant, il y a des trucs à faire. Pas des grandes révolutions mythos. Des petits gestes de sabotage civique. Des coups de tournevis dans les rouages. Du discret mais efficace.

💡 1. Refuser le storytelling officiel Arrête de croire ce qu’on te sert tout chaud dans les communiqués ou les JT léchés. Pose des questions. Cherche qui finance quoi. Qui dîne avec qui. Qui dort avec qui. C’est pas du complotisme, c’est de l’hygiène démocratique.

📜 2. Lire entre les lignes… et les lignes budgétaires Va voir les comptes publics. Regarde qui touche des subventions. Qui obtient des contrats. Le fric laisse toujours une trace. Et t’as pas besoin d’être hacker pour suivre l’argent. Juste de t’intéresser au-delà de l’indignation.

🎬 3. Soutenir les vrais contre-pouvoirs Indépendants, journalistes, ONG, petits lanceurs d’alerte sans micro, mais avec des tripes. Ceux qui grattent là où ça démange. Et qui n’ont pas le parapluie d’un groupe média ou d’un poste à protéger.

🗳️ 4. Voter utile (vraiment) Pas “utile” façon chroniqueur télé. Mais utile comme : qui veut vraiment changer les règles du jeu ? Spoiler : c’est rarement ceux qui les ont inventées. Et parfois, c’est pas dans l’offre classique que ça se passe.

⚔️ 5. Devenir toi-même un grain de sable Tu bosses dans une institution ? Dénonce. T’es fonctionnaire ? Retiens des infos si c’est illégal ce qu’on te demande. T’es artiste ? Crée des œuvres qui cognent là où ça fait mal. T’es rien ? Parfait. Tu peux être n’importe quoi sans qu’ils te voient venir.

Parce qu’au fond, le système ne craint pas les méchants. Il craint les lucides. Les désobéissants. Les poil-à-gratter.

Le vrai pouvoir, c’est pas de faire tomber un président. C’est de faire comprendre à tout un peuple que la table du banquet n’est pas réservée. Qu’on peut s’y inviter. Ou la renverser.

Alors vas-y. Sois ce foutu parasite civique. Sois celui qu’ils ne peuvent pas digérer.

Tu veux changer le Grosland ? Commence par arrêter de t’asseoir à sa table.

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