1. Les mollets : ces petites pompes qu’on méprise et qui nous sauvent la vie
Accrochez-vous bien à vos sièges... ou mieux, levez-vous ! Parce que ce que vous allez lire risque de vous faire marcher. Littéralement.
Les mollets, ces deux bosses musclées qu’on exhibe fièrement en short l’été et qu’on oublie sitôt les chaussettes remontées, sont bien plus qu’un accessoire de virilité ou de randonnée dominicale. Ce sont vos pompes de secours internes, des turbines veineuses qui, à chaque pas, à chaque contraction, projettent le sang vers le cœur comme si votre vie en dépendait. Parce qu’en réalité… c’est exactement le cas.
Chaque contraction de vos mollets chasse le sang qui stagne dans vos jambes vers le haut du corps. Sans eux, la gravité gagne. Résultat ? Un joli cocktail de jambes lourdes, de gonflements, de varices, et dans le pire des cas… une thrombose veineuse profonde. Traduction ? Un caillot qui se forme dans une jambe, prend l’autoroute du sang, remonte, et peut vous coller une embolie pulmonaire fatale sans même que vous ayez eu le temps de dire "circulation sanguine".
Et pourtant, dans une société qui glorifie les neurones et méprise les mollets, personne ne leur rend hommage. Ils ne font pas partie de la conversation sur la santé, ils n’ont pas de Journée mondiale dédiée, pas de lobby, pas de hashtag viral. On leur préfère le cœur, les poumons, le cerveau. Mais sans les mollets, le cœur se noie dans le sang vicié des jambes inactives.
L’inactivité est en train de devenir l’ennemi numéro un, devant le tabac, l’alcool, la malbouffe. Et devinez qui trinque en premier ? Vos mollets. Prisonniers de vos habitudes, ligotés dans vos fauteuils, anesthésiés par vos 8 heures assises par jour. C’est là que la tragédie se cache : vous ne sentez rien… jusqu’au jour où c’est trop tard.
Alors non, bouger vos jambes ce n’est pas une suggestion, c’est un acte de survie. Vous voulez vivre longtemps ? Stimulez vos mollets. Vous voulez penser mieux ? Bougez. Vous voulez éviter de ressembler à une carte IGN quand vous enlevez vos chaussettes ? Levez-vous. Vos mollets ne sont pas seulement fonctionnels. Ils sont fondamentaux.
Et pourtant, dans les hautes sphères de la République, on semble avoir oublié ce détail biologique de base. Mais ça, on en parle dans le chapitre suivant...
2. Assemblée Nationale : le théâtre des jambes mortes
Bienvenue dans le temple du mouvement… immobile. Là où l’on débat de santé publique en position assise pendant huit heures. Là où les esprits s’échauffent pendant que les jambes, elles, refroidissent doucement vers la rigidité cadavérique. Bienvenue à l’Assemblée Nationale, l’endroit où la République se fait… en mode jambes mortes.
On pourrait penser qu’un lieu où l'on forge des lois, des réformes, des injonctions à "faire du sport", serait un exemple de vitalité physique. Mais non. C’est plutôt un centre d’hibernation parlementaire où la seule activité musculaire régulière consiste à lever un bras pour voter, ou pivoter légèrement la tête pour chercher une caméra.
Imaginez : des heures assis sur des sièges aussi luxueux que thrombogènes, entrecoupées de pauses-café debout de 7 minutes, suivies de repas copieux pris en salle de commission. Et pendant ce temps, les mollets hurlent en silence. La stagnation sanguine s’installe, les capillaires se bouchent, les valvules veineuses se fatiguent.
C’est une vraie métaphore nationale : on gouverne assis, on légifère sur la santé, et on s’enlise dans nos propres corps.
Pire : dans une ironie totale, ces mêmes députés votent des lois sur l'activité physique obligatoire à l’école, les campagnes contre l’obésité, la lutte contre la sédentarité en entreprise. Bref, ils prêchent le mouvement… sans jamais bouger eux-mêmes. On dirait une troupe de comédiens qui joue Molière en étant allergique au théâtre.
Est-ce que quelqu’un a seulement imaginé une Assemblée sur tapis roulant ? Un débat en marche active, où chaque argument serait aussi une contraction musculaire ? Non, évidemment. Parce que bouger, ça pourrait leur coûter quelque chose : la façade. Le sérieux. Le confort. L’illusion que la République tient debout même si ceux qui la servent ne bougent plus depuis 1997.
Mais moi, je le dis : si vos jambes sont mortes, vos lois le seront aussi. Un Parlement sans circulation, c’est une démocratie en ischémie.
Et pendant que leurs mollets moisissent sous les pupitres, la société, elle aussi, s’ankylose.
3. Le scandale invisible : sédentarité, varices et hypocrites en cravate
On parle souvent de crise sanitaire. De pandémie. De systèmes à bout de souffle. Mais il existe une autre épidémie, insidieuse, silencieuse, rampante. Une épidémie qui ne fait pas la une des journaux, qui ne déclenche pas d’état d’urgence, mais qui fait des milliers de morts prématurées chaque année. Cette maladie porte un nom simple et terrifiant : l’inactivité.
Oui, cette chose banale. Cette habitude quotidienne de ne pas bouger, de rester collé à sa chaise, d’enchaîner Netflix, Excel et débats parlementaires sans jamais contracter autre chose que les cordes vocales. Et c’est dans les salons dorés du pouvoir, là où l’on rédige des lois en serrant les fesses et les mollets, que ce scandale prend tout son sens.
Parce que pendant que les citoyens sont sommés de “manger 5 fruits et légumes par jour”, de “marcher 10 000 pas” et de “faire du sport au travail”, leurs élus, eux, végètent en costume trois-pièces sur des fauteuils à 4 000€ l’unité. Le corps politique est devenu sédentaire. Littéralement. Et cette posture n’est pas qu’une image : elle est un symbole glaçant d’une République paralysée, engluée dans l'immobilisme jusque dans ses veines.
Résultat : varices, jambes lourdes, tension en chute libre, métabolisme en feu doux. Et qui paie la note ? Nous. En frais médicaux. En arrêts de travail. En mutuelles qui explosent. En campagnes de prévention pour réparer ce que l’exemple d’en haut détruit.
Ce scandale, c’est celui d’un pouvoir qui impose des recommandations qu’il est incapable d’incarner, au sens le plus charnel du terme. Un pouvoir qui parle d’"économie de la santé", mais dont les corps sont en faillite. Un pouvoir qui prétend "représenter le peuple", mais dont les jambes n'ont pas bougé depuis la réélection de Chirac.
Alors non, ce ne sont pas “que des varices”. Ce ne sont pas “que des mollets flasques”. C’est une métaphore nationale. C’est le corps politique devenu caricature de son inaction. C’est l'État lui-même qui souffre d’une thrombose institutionnelle.
Et toi, lecteur ? Tu marches combien de pas par jour ? Tu regardes aussi ton écran depuis trois heures sans bouger ? Tu vois où je veux en venir, hein ?
Lève-toi. Maintenant. Ne le fais pas pour moi. Fais-le pour tes mollets. Parce qu’eux, au moins, veulent encore te sauver la vie.
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