Chapitre 1 : “Bienvenue dans la ferme humaine™”
Accroche-toi à ton badge de citoyen modèle, voici l’entrée officielle dans la ferme. Pas besoin de billet, t’es né dedans. Et si tu lis ces lignes, c’est probablement que tu fais partie du cheptel premium : ceux qui pensent encore qu’ils ne le sont pas.
Ici, pas de barbelés visibles, pas de collier GPS autour du cou – oh non, c’est bien plus raffiné : tu l’as acheté toi-même, ton collier. Il s’appelle smartphone, il te parle gentiment, il vibre quand tu es triste, et te félicite quand tu likes une photo de brunch vegan.
Dans la ferme humaine™, on ne te donne pas du foin, on te gave d’informations, d’urgences artificielles, de notifications. Chaque “ding” est une petite tape sur la tête, chaque pub un murmure dans ton oreille : “reste calme, consomme, tout va bien.”
Tu veux savoir comment on te traite ici ? Comme un poulet en batterie, mais à la sauce bio. On te laisse courir dans une cage un peu plus grande et on t’appelle “libre”. Et toi, tout content, tu cours en rond avec ton Fitbit qui t’explique que t’as fait 10 000 pas vers nulle part.
Ta santé ? Mesurée. Ton attention ? Fragmentée. Tes choix ? Scriptés. Ton corps ? Loué à des algorithmes de prédiction comportementale qui savent mieux que toi ce que tu veux dîner mardi prochain. Mais vas-y, continue à te croire “unique”.
Et le plus beau dans tout ça ? C’est toi qui payes l’abonnement. Tes données, ton énergie mentale, ton temps de cerveau disponible : tout est recyclé dans la grande machine à cloner. Tu es à la fois la matière première, le produit fini, et le client satisfait.
Alors, pose-toi. Respire un grand coup (pendant que l’air est encore open source). Et contemple ce magnifique enclos tapissé d’écrans tactiles.
Bienvenue dans la ferme humaine™.
Souris pour la caméra. Le monde te regarde... et te télécharge.
Chapitre 2 : “La démocratie est un hologramme”
Tu croyais vivre en démocratie ? C’est mignon. Vraiment. Presque attendrissant. Un peu comme un enfant qui croit que son doudou le protège des monstres sous le lit — alors que les monstres ont déjà racheté le lit, l’appartement, et ton historique de navigation.
La démocratie, aujourd’hui, c’est comme ces pubs pour shampoings miracles : ça brille, c’est plein de promesses, mais à la fin t’as toujours les cheveux gras. On te fait voter tous les cinq ans, comme on donne une carotte à un âne pour qu’il continue d’avancer vers l’abattoir.
Tu veux des preuves ? Regarde les lois qui passent pendant que tu checkes les stories de ton influenceur préféré. Regarde les traités signés à huis clos, les décisions prises par des gens que tu n’as jamais vus, mais qui savent mieux que toi ce qu’est ton “intérêt général”.
Et puis ce cirque médiatique, ce grand bal des indignations programmées, où chaque débat est une pièce de théâtre jouée par des comédiens interchangeables. Les bons, les méchants, la musique dramatique… Tout y est. Sauf la vérité.
Ce qu’on appelle “opinion publique” n’est qu’un miroir déformant alimenté par des algorithmes. Ils savent déjà ce que tu vas penser demain. Et ils te feront croire que ça vient de toi. T’as pas d’idées, t’as des scripts. T’as pas de convictions, t’as des tendances.
La vraie décision, elle est prise ailleurs. Très loin. Entre deux rounds de champagne tiède dans une conférence où l’entrée coûte plus que ton loyer annuel. Et pendant ce temps, toi tu défends des “camps” avec la ferveur d’un supporter, sans jamais te demander qui a construit le stade.
Mais rassure-toi : tout ça est pour ton bien. C’est pour “préserver la stabilité”, “l’unité”, “la paix sociale”. Et toi, fidèle citoyen, tu continues à applaudir tes geôliers, persuadé d’être libre, parce qu’on t’a laissé choisir la couleur de tes menottes.
La démocratie ? C’est un hologramme.
Un spectacle de lumière pour ceux qui ont éteint la leur.
Chapitre 3 : “Ton cerveau est déjà une filiale de la Silicon Valley”
T’es fier de ta liberté de penser ? Bravo. Ton cortex préfrontal aussi te remercie pour ta fidélité à Google, Apple, Meta & Co.
Sauf qu’il faudrait peut-être que quelqu’un t’annonce la vérité : ton cerveau a été externalisé. Officiellement.
Tu crois encore que tu choisis ce que tu regardes, ce que tu ressens, ce que tu penses ? Non, mon chou. Tout ça, c’est du machine-learning. Ton attention a été cartographiée, gamifiée, exploitée, et revendue 83 fois pendant que tu hésitais entre deux reels de chats.
Tu es devenu un objet de test A/B géant. Un cobaye dopamine-dépendant qui scroll sa vie comme un hamster bourré dans une roue lumineuse. Chaque émotion que tu crois “spontanée” a été provoquée, mesurée, puis réinjectée pour améliorer les prochaines campagnes de manipulation ciblée.
Et le plus marrant ? C’est toi qui participes. Tu éduques toi-même l’algorithme à mieux te posséder. Tu likes tes propres chaînes. Tu tags tes propres barreaux. Tu cries “je suis libre” dans un tunnel à écho alimenté par tes peurs et tes pulsions de validation sociale.
On t’a parlé de libre-arbitre ? C’est fini. T’as échangé ton intuition contre une “recommandation personnalisée”. Ton temps de réflexion contre une “expérience utilisateur fluide”. Ton indignation contre un émoji en colère. Et c’est vendu comme un progrès.
Tu ne lis plus. Tu “skimmes”. Tu ne réfléchis plus. Tu “réagis”. T’es pas intelligent, t’es entraîné. Comme un chien de Pavlov qui reçoit une vibration sur sa montre pour boire de l’eau quand il n’a plus soif.
La vérité, c’est que la Silicon Valley n’a pas conquis le monde. Elle a conquis ton monde intérieur. Elle l’a transformé en centre commercial mental. Et tu fais la queue, tous les matins, pour y entrer, sourire aux lèvres.
Ton cerveau ?
C’est une start-up.
Et crois-moi : t’es même pas au conseil d’administration.
Chapitre 4 : “L’Empire des 0 et 1 a racheté l’espèce humaine”
On a longtemps cru que la conquête de l’humanité viendrait avec des tanks, des bottes, et des discours hystériques à la radio.
C’était sous-estimer la beauté perverse du code binaire : zéro émotion, un contrôle.
Simple. Élégant. Inarrêtable.
Aujourd’hui, tu vis dans un monde où les dieux sont des serveurs, les miracles des bugs corrigés en version 2.1, et le Messie est livré par drone. Tu t’en rends même plus compte, parce que tout est devenu "normal" : une vie digitalisée jusqu’à l’os, où chaque pixel de ton quotidien a été absorbé par l’Empire invisible des 0 et 1.
Ta maison ? Connectée.
Ta brosse à dents ? Connectée.
Ton cul ? Observé. (Par ton appli bien-être, bien sûr. Pour ton “suivi fécal optimisé”.)
Ce n’est plus toi qui adaptes la technologie à ton mode de vie. C’est la technologie qui redessine ton mode de vie à coups de MAJ imposées. Chaque mise à jour de ton système d’exploitation humain t’éloigne un peu plus de ce que tu étais — ce que tu aurais pu être.
Mais chut. Regarde, y’a une nouvelle IA qui te fait des résumés de ta vie.
Le plus génial, c’est qu’il n’y a pas de dictateur. Pas de main dans l’ombre. Juste un consortium de plateformes qui parlent entre elles. Pas besoin d’un Big Brother quand Big Data te connaît mieux que ta mère, ton psy, et ton ex réunis.
Et pendant que tu te débats pour sauvegarder 15 photos floues de ton déjeuner, une IA quelque part compile tes habitudes, tes micro-expressions, ton style de rire, ton rythme cardiaque, ton vocabulaire affectif, pour prédire non pas ce que tu feras, mais ce que tu accepteras.
Le plan ? Il n’est pas caché. Il est dans les conditions générales que t’as scrollées sans lire. Il est dans cette voix robotique qui dit “je suis désolée, je n’ai pas compris” alors qu’elle a tout enregistré. Il est dans chaque assistant vocal qui “s’améliore pour toi”.
Tu veux une révolution ?
Désolé, elle n’est pas compatible avec ta version actuelle.
Veuillez redémarrer votre âme.
Chapitre 5 : “Extinction des peuples : livrée en 24h chrono”
Autrefois, on effaçait les civilisations à coups de sabres, de croix ou de canons.
Aujourd’hui, on le fait avec une connexion fibre et une promo sur Netflix.
C’est plus propre, plus rapide, et surtout beaucoup mieux noté sur Trustpilot.
L’extinction des peuples ne se fait plus dans la douleur. Elle se fait en douceur, avec du contenu “engageant”, une playlist mondiale, et des leggings fabriqués dans trois pays différents par des gens qui ne se parlent plus depuis que leur langue a été remplacée par des emojis.
Tu crois que les peuples disparaissent parce qu’ils sont faibles ? Non. Ils disparaissent parce qu’on leur a vendu l’idée que leur héritage était “non-inclusif”, “non-exportable”, “non-monnayable”. Et dans une société où tout doit être brandable, ce qui ne se vend pas meurt.
On a remplacé les contes par des stories.
Les rites par des challenges TikTok.
Les savoirs ancestraux par des newsletters “bien-être”.
Et les grands-mères par des IA de synthèse qui récitent des mantras en ASMR.
Et ce n’est pas un génocide, non. C’est une intégration culturelle optimisée™.
Un monde où chaque culture est dissoute dans une sauce universelle fade, vaguement épicée d’appropriation, puis servie dans une boîte design par un influenceur global qui trouve tout “amazing”.
Le pire ? Ce ne sont même plus les dominants qui font le boulot.
Ce sont les peuples eux-mêmes qui brûlent leurs bibliothèques pour se mettre à la page.
Ils troquent leurs chants pour des jingles.
Leurs tenues pour des sweatshirts “made in awareness”.
Leurs fêtes pour des events sponsorisés par Red Bull.
Tu veux une image de ce qu’on vit ?
Imagine une cérémonie tribale ancestrale filmée en vertical, avec un filtre chien et un slogan “revival spirit vibes” en overlay.
Voilà. C’est ça, l’avenir.
Et toi, pendant ce temps, tu te demandes si t’as bien commandé ton costume d’Halloween “shaman minimaliste”.
Extinction express. Livraison gratuite. Retour impossible.
Chapitre 6 : “Spiritualité en solde : achetez votre éveil pendant qu’il reste des stocks”
Ah, la spiritualité. Ce doux refuge intérieur, ce lien sacré à l’univers, ce chemin vers soi…
…que tu peux désormais suivre depuis ton canapé avec ton tapis de yoga "éco-responsable", ton encens aux algorithmes, et ton appli de méditation premium à 9,99€/mois.
Bienvenue dans l’éveil plug-and-play.
Oublie les quêtes de sens tortueuses, les nuits noires de l’âme, les vrais silences.
Ici, tu médites avec une voix douce et neutre qui te dit quand respirer, quand sourire, quand “laisser partir tes pensées” – parce qu’elle, elle les a déjà stockées sur un serveur Google.
T’as pas le temps de te chercher. Mais t’as le temps de “manifester l’abondance” entre deux zooms et trois reels.
La spiritualité aujourd’hui, c’est un kit prêt à consommer. Une esthétique. Un moodboard.
Un alignement des chakras calibré par l’algorithme selon tes humeurs, ton historique d’achat et les heures creuses.
Et si t’as un vrai mal-être existentiel ? Pas grave : on t’a préparé un “coaching quantique” avec une ex-influenceuse reconvertie en prêtresse du bien-être, qui lit Paulo Coelho en stories et t’explique que “tout est énergie” pendant qu’elle boit du matcha dans une tasse marquée “empowerment”.
L’illusion est parfaite. T’as l’impression de te reconnecter à toi-même, mais tu t’enfonces juste dans une nouvelle couche de marketing mystique. Une détox de l’âme sponsorisée. Un rebranding du vide existentiel.
Tu crois t’élever, mais tu t’intègres. Tu crois te libérer, mais tu t’optimises.
Ta foi est un widget. Ta quête intérieure est un funnel de conversion. Ton silence… est déjà monétisé.
Et le plus drôle ? C’est que t’en redemandes. Parce que cette “spiritualité” ne demande aucun effort, aucun vrai doute, aucune transcendance. Juste une carte bleue, du temps d’écran, et un joli feed.
Tu veux t’éveiller ?
Trop tard, t’es déjà en veille prolongée.
Et l’univers ? Il t’a ghosté.
Chapitre 7 : “Votre ADN a été mis à jour automatiquement”
Pas besoin d’implants cybernétiques ou de seringues dans le noir pour manipuler l’humain. Non.
Le génie du XXIe siècle, c’est qu’on modifie l’espèce sans qu’elle s’en aperçoive, à coups de QR codes, de piqûres “optionnelles” et de détection faciale “pour ta sécurité”.
Tu crois que ton corps t’appartient ? Révise.
Entre les brevets déposés sur certaines séquences génétiques, les aliments modifiés jusqu’à la moelle, et les cocktails chimiques dissimulés dans des slogans “santé publique”, t’as autant de souveraineté biologique qu’un poisson rouge dans une soupe.
Ton ADN est devenu open source.
C’est un terrain de jeu pour firmes pharmaceutiques, scientifiques dopés au financement militaire, et autres architectes de l’évolution connectée.
Ils appellent ça “progrès”. C’est plus classe que “reprogrammation massive à l’échelle cellulaire”.
Et si tu refuses ?
Aucune importance. T’es déjà dans le système. T’as été cartographié à la naissance, indexé via ton carnet de santé, géolocalisé par ton téléphone, analysé par ton appli de sport, et comparé à 100 000 autres cobayes humains.
La médecine personnalisée ? C’est joli comme expression.
En vrai, c’est un patch note biologique.
Version 5.3 de l’humain : moins d’immunité naturelle, plus de dépendance assistée.
Bonus : compatibilité totale avec les régulations de ton assurance santé.
Et si t’as l’impression d’être fatigué tout le temps, anxieux sans raison, ou désincarné ?
C’est pas la faute du stress. C’est peut-être juste que ton corps te dit “je suis devenu autre chose et personne ne m’a demandé mon avis”.
Tu n’es plus un organisme. Tu es une interface biologique.
Et les conditions d’utilisation changent sans préavis.
Tu veux retrouver ton humanité ?
Bonne chance. Elle est dans un dossier crypté que tu n’as jamais su lire.
Chapitre 8 : “Ceci n’est pas une théorie du complot, c’est une stratégie marketing”
C’est toujours la même réaction : “Oh, mais tu vas pas partir en mode complotiste, hein ?”
Non. Surtout pas. Parce que le plus grand complot, c’est qu’il n’y en a pas besoin.
Il suffit d’un bon plan com’.
Les meilleurs plans de domination ne se trament pas dans des caves secrètes avec des capuches et des pentacles. Ils se font dans des open-spaces avec des post-it colorés, des graphiques PowerPoint et un catering vegan.
Ici, pas de reptiliens. Juste des cabinets de conseil.
Pas d’antéchrist. Juste des CM qui adaptent le discours en fonction de ta tranche d’âge et de ton historique de visionnage.
Ce que tu prends pour une “manipulation cachée” est souvent une campagne de pub testée, validée, A/B-testée et déployée mondialement.
Tu crois voir un plan occulte ? C’est une ligne stratégique avec ROI, KPI et budget trimestriel.
Regarde autour de toi : tu portes un mouchard, tu confies tes pensées à une intelligence artificielle, tu partages tes désirs les plus intimes dans des sondages en ligne… Et tu penses que toi, t’es “trop malin pour te faire avoir”.
Le mensonge est devenu une expérience utilisateur.
On ne te cache rien. On te l’emballe joliment.
Le piège est dans l’emballage. La laisse est en soie. Et le collier a ton prénom gravé.
On te vend l’aliénation comme une libération, la surveillance comme un confort, et la perte de repères comme un mode de vie “nomade”.
Et ça passe, crème, parce que tu like, tu partages, tu commentes “trop vrai 😭”.
Tu vois, il ne s’agit pas d’un complot.
C’est juste du marketing bien ciblé.
Et toi, t’es le persona parfait.
Chapitre 9 : “Si ce texte vous dérange, c’est que vous êtes encore humain”
Si t’as levé les yeux au ciel, soupiré, froncé les sourcils ou senti ton cœur se serrer à un moment de cette lecture… félicitations.
Tu es encore vivant. Pas “fonctionnel”. Pas “connecté”. Pas “engagé dans une dynamique de transition numérique consciente”. Juste... humain.
Parce qu’il faut bien le dire : ressentir est devenu un acte subversif. Dans un monde anesthésié à la dopamine artificielle, le simple fait d’avoir une émotion non monétisée te place déjà dans la catégorie “élément instable”.
Si tu as été choqué par mes mots, c’est bon signe.
Ça veut dire qu’il reste une zone dans ton esprit qui n’a pas encore été pavée par les pixels et repeinte en UX friendly.
Tu ressens un malaise ? Une gêne ? Une rage sourde ?
Garde-les précieusement. C’est ce qu’il te reste de plus précieux. Ton dégoût, c’est ton système immunitaire mental. Ton doute, c’est ton antivirus contre l’acceptation molle.
Mais attention. Ce genre de réaction, aujourd’hui, c’est mal vu. Trop négatif. Trop “toxique”.
On te préfère doux, conforme, “bienveillant”.
Alors, quand tu commences à te poser des vraies questions, à sentir que quelque chose cloche, tu deviendras vite “compliqué”, “radical”, “non aligné avec les valeurs du moment”.
Tu sais quoi ? Sois-le. Sois tout ça.
Refuse de devenir un utilisateur satisfait. Refuse de te sentir bien dans une structure qui t’assèche l’âme.
Réclame ton droit à la colère. Au refus. À la vérité sans filtre et sans émoji.
Parce que si ce texte ne te dérange pas, alors peut-être qu’il est déjà trop tard.
Peut-être que ce n’est plus toi qui lis, mais ton double numérique bien dressé.
Alors oui, que ça pique. Que ça dérange.
C’est le seul signe qu’il te reste un cœur, et pas juste une carte graphique.
Chapitre 10 : “On a tout cloné. Sauf le courage.”
On a copié les visages, les goûts, les voix, les opinions, les selfies à Bali.
On a cloné les likes, les indignations, les hashtags, les slogans préfabriqués.
On a répliqué les corps, les désirs, les identités... jusqu’à ce qu’ils deviennent interchangeables comme des pièces détachées chez IKEA.
On a tout cloné.
Tout.
Sauf le courage.
Pas celui des discours enflammés sur des plateaux télé. Pas celui des tweets rebelles postés depuis un iPhone dernier cri.
Je parle du vrai courage. Celui de ne pas participer.
De se taire quand il faut, mais surtout de parler quand ça dérange.
De dire “non” quand tout pousse à hurler “yes we like”.
Parce que le grand bug de cette époque, ce n’est pas l’IA. Ce n’est pas le big data, ni la surveillance, ni même les élites gorgées de champagne tiède en jet privé.
Le vrai bug, c’est l’absence de colonne vertébrale collective.
Ce vide central où autrefois vivait un feu.
Aujourd’hui, on t’applaudit quand tu répètes. On t’aime quand tu consens.
On te félicite pour ta conformité.
Mais résiste une seconde… et tu deviens un “élément à surveiller”, un “complotiste potentiel”, un “trouble à l’ordre narratif”.
Tu veux t’échapper ?
Commence par regarder ce que tu ne veux pas voir. Lire ce qu’on t’interdit. Ressentir ce que t’as appris à ignorer.
Et surtout : oser déplaire.
Parce que le monde n’a pas besoin d’un clone de plus.
Il a besoin de toi. En vrai.
Avec ta voix qui tremble. Avec tes idées mal foutues. Avec ta peur, oui. Mais surtout avec ce grain de sable qui enraye la machine.
On a tout cloné.
Mais pas toi.
Pas encore.
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