Édouard Philippe : Fantômas en costard ou futur cauchemar démocratique ?

1. Édouard Philippe, ou comment l’ennui peut devenir une arme de destruction massive

Il y a des hommes politiques qui provoquent des polémiques.
Il y en a d'autres qui déclenchent des émeutes.
Et puis, il y a Édouard Philippe, cet homme capable de déclencher… une apnée cérébrale collective.

Ce n’est pas un politicien, c’est un meuble administratif en chêne clair, avec tiroirs sécurisés pour émotions et opinions. On dirait un gars sorti tout droit d’un tuto “Comment devenir Premier ministre sans jamais prendre position sur rien d’essentiel”. Il parle doucement, cite Sénèque entre deux petits sourires crispés, et donne l’impression permanente qu’il vient de finir un sudoku difficile.

Mais attention, cette façade paisible est son arme fatale. L’ennui, chez lui, n’est pas une absence de charisme : c’est une stratégie de guerre. Une dissimulation massive sous apparence de sérénité. Quand tu écoutes Édouard Philippe, t’as l’impression d’assister à une démonstration de pliage de serviettes en forme de cygne, commentée par Stéphane Bern sous Valium. Et pourtant, pendant que tu piques du nez, lui t’administre une piqûre létale de technocratie, sans antidote.

On l’a vu arriver avec sa barbe soigneusement taillée, ses costumes gris, son calme d’amibe satisfaite, et on s’est dit : “Enfin un mec posé !”. On ne savait pas encore que ce serait le début d’un long coma civique. C’est le seul type qui peut t’annoncer la suppression de ton hôpital local avec un ton de moine tibétain te récitant un avis d’expulsion.

Et ce n’est pas tout : il a réussi à vendre son absence d’âme comme une preuve de maîtrise. Il parle peu ? C’est de la retenue. Il évite les débats ? C’est de la hauteur de vue. Il reste vague sur tout ? C’est de la stratégie. En vérité ? C’est du bullshit sous vide, mais avec un timbre de voix rassurant.

Le mec est tellement plat qu’il pourrait passer sous une porte sans se pencher, et pourtant, il arrive à faire croire qu’il est “au-dessus de la mêlée”. Non, Édouard, t’es pas au-dessus, t’es hors-sol, comme une station météo satellitaire qui capte rien de ce qu’il se passe en bas.

Et pendant que tout le monde essayait de deviner s’il était de gauche, de droite, ou juste d’un autre siècle, lui avançait en douceur, comme une coulée de béton frais sur nos libertés publiques. Mais bon, avec des citations de Montaigne, donc ça passe.

Alors voilà : l’ennui, chez lui, c’est pas un bug. C’est une arme. C’est un camouflage. C’est un piège.
Et si tu bailles devant lui, c’est déjà trop tard.

2. 80 km/h : la réforme qui a mis le feu à la France pour gagner 3 minutes sur un trajet de 300 km

Ah… le 80 km/h. Le chef-d’œuvre. L’œuvre d’art. La Joconde de l’ennui autoritaire.
Ce moment magique où Édouard Philippe s’est levé un matin, a ajusté sa barbe, regardé la France droit dans les limitations de vitesse… et a dit :
“Ils roulent trop vite. Il est temps de leur casser les jambes.”

Car oui, réduire la vitesse de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires, c’est pas une réforme. C’est un sabotage psychologique à grande échelle, déguisé en geste de sécurité routière. Et le pire ? C’est que ce truc complètement abscons, ce petit détail bureaucratique, est devenu le point G de l’irritation nationale.

T’imagines ? Une mesure tellement détestée qu’elle a réussi à provoquer des manifs de retraités en gilet jaune, des chauffeurs routiers en larmes, et des automobilistes qui calculaient combien de minutes ils perdaient en allant chercher du pain. Tout ça pour une économie théorique de vies qui n’a même pas été prouvée après coup. Bref, une belle idée... venue d’un tableur Excel possédé par Satan.

Et lui, Fantômas-de-la-route, il restait là, stoïque, imperturbable, avec le même ton que s’il annonçait une promotion sur les aspirateurs chez Darty :

“C’est une mesure impopulaire, mais courageuse.”
Mais courageuse POUR QUI ? Tu risques quoi, Édouard ? Une crevaison sur ton scooter de fonction ?

Parce que soyons honnêtes : la France des campagnes, des ouvriers, des gens qui vivent à 30 bornes de tout, c’est pas ta zone 30 du Havre. C’est pas une carte IGN que tu peux corriger à coups de décisions Powerpointesques. C’est des gens qui se lèvent tôt, qui bossent dur, et qui doivent regarder leur compteur plus souvent que la route.

Le 80 km/h, c’est l’acte fondateur du “je vous emmerde, mais avec classe”. Il a brandi la sécurité comme un paravent, mais ce qu’il cherchait, c’était à poser sa marque. Son tampon. Sa trace. Un peu comme un chat qui pisse discrètement sur le paillasson pour dire : “Ici, c’est chez moi maintenant”.

Et ce qui rend le tout encore plus absurde, c’est qu’après avoir foutu un feu de forêt dans les départementales, il a laissé les départements “choisir eux-mêmes”. Genre : “Vous êtes libres... de réparer ma connerie”. Un vrai tour de magie politique : créer une tempête, puis jouer au sauveur du parapluie.

Bref, cette réforme, c’était pas pour sauver des vies.
C’était pour sauver son ego de futur président technocrate.
Et depuis, chaque fois que quelqu’un lève les yeux au ciel sur l’autoroute, un ange perd 10 km/h.

3. Fantômas pendant le Covid : un mec qui confine la population comme s’il gérait un parking sous-terrain

Il y a eu Churchill et ses discours de guerre. Il y a eu De Gaulle et ses appels à la résistance. Et puis, il y a eu Édouard Philippe, qui a géré la pandémie mondiale avec le charisme d’un agent de sécurité de centre commercial un mardi à 15h.

Le Covid aurait pu être son moment héroïque. Le grand test du leadership. Le moment où l’homme révèle sa flamme intérieure. Eh ben non. Édouard, lui, il a confiné, reconfiné, décrété, re-décrété, puis disparu, tel un fantôme administratif dans la nuit des temps de parole.

Son ton, toujours égal. Sa posture, toujours droite. Ses décisions, toujours absurdes. On se souvient de ces annonces en cascade, livrées comme des consignes d’évacuation dans un immeuble en feu, sauf que l’immeuble c’était le pays, et lui tenait le mégaphone à l’envers.

Couvre-feu à 18h ? Allez.
Les joggeurs ? Oui, mais seulement entre 10h03 et 10h48.
Les coiffeurs ? Essentiels. Les libraires ? Non.
Les masques ? Inutiles. Puis obligatoires. Puis interdits dans les parkings.
Les écoles ? Fermées. Puis ouvertes. Puis ouvertes mais fermées le mercredi sauf le jeudi.

Un délire kafkaïen, piloté par un mec qui a toujours l’air de remplir une feuille d’imposition.

Mais le vrai chef-d’œuvre, c’est sa gestion des Ehpad.
Là où il aurait fallu un souffle, une humanité, un cri… on a eu un silence d’enterrement numérique. Les vieux enfermés comme des meubles, les familles interdites de visite, les morts comptés en douce. Et lui ? Rien. Même pas une larme. Même pas une once d’émotion. Juste des chiffres, et sa barbe qui poussait comme si de rien n’était.

Et les Français ?
Étudiants en dépression. Commerçants ruinés. Soignants à bout.
Et Édouard Philippe qui, dans tout ça, gérait l’angoisse nationale comme on gère les horaires du RER B pendant une grève : “Merci de votre compréhension”.

Et quand le bordel est devenu trop intense ? Il a filé.
Paf. Démission. Rideau.
Un peu comme ce pote qui organise une soirée chez toi, fout le feu au salon, et s’en va juste avant que les flics arrivent.

Alors oui, on a vu beaucoup de choses pendant le Covid.
Mais on n’aura jamais vu un mec gouverner avec aussi peu d’émotion pendant un chaos mondial.
Fantômas, c’était une blague.
Lui, c’était la version réelle. Et sans costume. Juste une cravate, un ton monocorde, et un agenda Google rempli de “réunion de crise”.

4. Le Havre, centre d’essai pour démocratie sous Lexomil

Ah, Le Havre. Cette douce ville normande, connue pour son port, son béton d’après-guerre, et depuis peu... son ambiance de République sous tranquillisants. Car quand Édouard Philippe n’était pas en train de faire des confs de presse sur le taux d’incidence en France, il régnait sur son fief municipal comme un DRH de multinationale en pleine réorganisation silencieuse.

Le Havre, sous Philippe, c’est devenu le Sim City du népotisme feutré. Pas de coups d’éclat, pas de grande vision urbaine, mais des “réorganisations” douces, des nominations lisses, et des réunions en costume-cravate où le mot “proximité” est répété 14 fois par minute pour mieux faire passer le rouleau-compresseur des entre-soi.

Et là, on entre dans l’élite du cynisme municipal. Le mec a littéralement transformé la communauté urbaine Le Havre-Seine Métropole en terrain de jeu pour copains diplômés, avec des réunions stratégiques qui ressemblent plus à des afterworks de l’ENA qu’à des consultations démocratiques.

Mais attention, tout cela sans jamais hausser le ton.
Car c’est ça, le style Philippe : la gestion autoritaire sans les cris, l’opacité avec un vernis de courtoisie.
Tu ne sais pas pourquoi ça t’oppresse, mais tu sais que t’as plus le droit de poser de questions.

Et c’est là que débarque l’affaire Judith.
Judith, directrice générale adjointe, professionnelle, loyale, compétente… et visiblement pas assez docile. Elle a vu des choses. Elle a parlé.
Elle a volé trop près du soleil, la pauvre. Résultat ? Mise à l’écart, pressions, silence glacial, et virée comme une stagiaire qui aurait cliqué sur “Répondre à tous”.

Mais Judith ne s’est pas couchée. Elle a saisi le Défenseur des droits, a obtenu le statut de lanceuse d’alerte… et là, le château de cartes havrais a commencé à trembler.
Parce qu’en creusant un peu, on découvre un marigot digne des heures de gloire de la Mairie de Paris version 1987, mais avec des PowerPoint en 16:9 et des logos minimalistes.

Cabinets de conseil grassement payés, postes créés pour les copains, enveloppes fléchées bizarrement… tout est là. Mais en mieux emballé.
Le Havre sous Philippe, c’est comme un bonbon au cyanure sous blister design.

Alors bien sûr, dans les interviews, il parle de “projet de territoire”, de “transversalité”, et de “mobilisation des énergies locales”.
Mais sur le terrain, c’est la République des copains, et si tu ouvres ta bouche... tu finis dans un placard climatisé au fond d’un organigramme.

Et le pire ? C’est qu’il ose dire que Le Havre, c’est son “laboratoire de la démocratie moderne”.
En fait, c’est surtout le prototype de la tyrannie douce : celle qui te sourit pendant qu’elle te vire.

5. Le type qui ne transpire jamais : posture zen, mais fond gluant

Tu peux lui balancer un micro à la figure, lui annoncer la chute du CAC40, une grève générale, ou même un pigeon mort sur son pare-brise : Édouard Philippe ne bougera pas d’un cil.
Ce mec ne transpire pas. Il ne blêmit pas. Il ne rit pas.
Il absorbe les émotions comme une moquette de salle d’attente.

C’est fascinant : on dirait le genre de type que même un tremblement de terre de magnitude 9 réveillerait à peine. Il te regarde, avec ses yeux de moine sous Xanax, et te répond avec cette voix monocorde comme s’il t’annonçait que ta maison a brûlé mais que, bonne nouvelle, l’alarme incendie a bien fonctionné.

Et cette posture, ce calme absolu, ce ton de bourreau courtois, il l’a élevé au rang d’art martial politique.
Il fait semblant de ne pas avoir d’ego.
Il parle comme un philosophe du vide.
Mais derrière, ça manipule, ça verrouille, ça verrouille encore, et ça sourit pendant que ça verrouille.

Car voilà le fond de l’histoire : Édouard Philippe, c’est le champion du contrôle passif-agressif. Il ne t’attaque jamais frontalement. Il t’enterre dans un silence poli, il t’efface dans une décision administrative, et il t’étouffe sous des phrases parfaitement calibrées pour ne rien dire mais t’humilier quand même.

Un exemple ? Son “style de crise”.
Quand tout le monde panique, lui reste calme.
Pas parce qu’il est fort.
Parce que c’est le mec qui ne ressent pas le feu tant qu’il ne touche pas sa paperasse.

Et ce détachement, ce flegme… ce n’est pas du stoïcisme.
C’est de l’indifférence déguisée en sagesse.
Il ne s’élève pas. Il s’efface derrière un mur de mots vagues. Et pendant ce temps, les décisions tombent comme des guillotines administratives.

C’est le roi du “je comprends vos inquiétudes”… juste avant de t’annoncer qu’il supprime ton poste.
Le boss du “c’est une décision difficile”… juste avant de te coller une mesure absurde qui va te pourrir la vie pour cinq ans.

On l’a dit zen. On l’a cru profond.
Mais non. C’est juste un gars sans sueur, sans faille, sans flamme.
Un Golem administratif. Froid, lisse, méthodique.
Et si tu veux qu’il s’enflamme un jour ?
Va falloir renverser toute la table, et encore.

6. Judith, la lanceuse d’alerte qu’il a voulu broyer comme une feuille Excel

Elle s’appelle Judith. Enfin… elle ne s’appelle pas Judith, parce qu’elle a dû demander l’anonymat.
Et ça, déjà, c’est tout un symbole : quand une haute fonctionnaire de l’État français doit se cacher pour ne pas se faire pulvériser, c’est qu’on ne parle plus de démocratie, on parle de mafia en col blanc version open space.

Judith, c’était la directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre-Seine Métropole entre 2020 et 2023.
Traduction : elle était dans la cuisine. Elle voyait les petits plats qu’on préparait, les casseroles qu’on cachait, et les restes qu’on refilait aux copains.
Et un jour, elle a osé dire tout haut ce que tout le monde voyait tout bas :
“Euh… on serait pas un peu en train de détourner des fonds, favoriser les amis, et harceler les emmerdeurs ?”

La réponse ?
Un grand sourire. Puis un grand silence. Puis une grande éjection.

Parce qu’Édouard Philippe, c’est pas le genre à faire des coups de gueule. Non non. Lui, il te fait glisser hors du système avec la délicatesse d’un robot laveur de vitres. Un coup de mail RH ici, un déplacement de poste là, et hop : plus de Judith.
Sauf qu’elle, elle a décidé de ne pas disparaître.

Elle a saisi le Défenseur des droits.
Et BOUM. Le 21 janvier 2024, elle obtient officiellement le statut de lanceuse d’alerte.
Pas juste une plaignante frustrée.
Une fonctionnaire reconnue comme victime de représailles politiques.
Et là, mes amis, le vernis havrais commence à craqueler plus fort qu’un parquet IKEA au soleil.

Mais attention : rien dans les médias. Rien à Matignon. Rien à Horizons, le micro-parti de Philippe (oui, ce n’est pas un nom de startup, mais presque).
Rien. Silence radio. Rideau de velours.

Parce que cette affaire est une bombe à retardement.
Elle révèle que derrière l’image lisse du barbu posé, il y a une machine froide, huilée, violente dans le feutré.
Judith, c’est le grain de sable.
Celui qu’on a voulu balayer, mais qui s’est transformé en glaive légal.

Et maintenant que le Parquet National Financier est sur le coup, Judith n’est plus seule.
Elle est le témoin gênant.
La preuve vivante que l’Empire Philippe, c’est pas une démocratie locale : c’est une SARL d’intérêt personnel avec logo bleu-blanc-rouge.

Alors merci, Judith.
Pas pour avoir parlé.
Mais pour avoir résisté à l’écrasement feutré du Fantômas républicain.

7. SCANDALE 2024 : Le PNF débarque dans son château de cartes

Ahhh enfin ! Le moment qu’on attendait tous.
Le retournement de situation. Le karma qui met un costard et vient toquer à la porte d’Édouard Philippe pendant qu’il sirote un thé blanc en relisant Sénèque.

3 avril 2024, c’est la date officielle où le vernis craque, où la nappe en lin se soulève pour révéler les miettes de magouilles sous le buffet en chêne.
Le Parquet National Financier lance une enquête préliminaire sur notre Fantômas préféré pour :

Prise illégale d’intérêts
Détournement de fonds publics
Favoritisme
Harcèlement moral

Carrément le full pack de la triche élégante.

Et là, attention, on est loin du petit excès de notes de frais ou du resto offert à un pote de promo.
Non, non. Là, c’est la totalité de la gestion municipale du Havre qui sent le gouda politique.
Des enveloppes détournées, des copains bien servis, une atmosphère toxique pour les salariés qui osent penser — bref, un festival de combines en gants blancs.

Mais le clou du spectacle, c’est que Stéphanie de Bazelaire, son adjointe chargée du numérique et de l’innovation (ça fait déjà peur), est elle aussi dans le collimateur.
Et pour cause : elle serait, avec notre bon vieux Philippe, l’une des têtes pensantes de cette mécanique molle mais efficace du “je te promeus, tu te tais”.

Les perquisitions tombent, les documents s’entassent, et pendant ce temps…
Édouard Philippe ne dit rien.
Il médite.
Il attend que ça passe.
Comme toujours.
Le mec gère une mise en examen potentielle comme s’il attendait son tour à la sécu.

Et dans les médias ?
RIEN.
Pas de Une. Pas de breaking news. Pas de scandale en boucle.
On parle ici d’un type pressenti pour devenir président en 2027, et personne n’ose lever le sourcil.
Pourquoi ? Parce qu’il est poli ? Parce qu’il parle calmement ? Parce qu’il porte des vestes bien coupées ?
Non, les gars. Ça suffit. Un casier judiciaire potentiel ne devient pas un programme politique.

Et le plus drôle ? C’est qu’il continue à faire des tournées, à participer à des forums, à donner des leçons de morale républicaine.
Le mec est visé par une enquête financière et il s’offre en parallèle une image d’homme d’État propre comme un lavabo neuf.

Mais nous, on oublie pas.
Nous, on imprime.
Nous, on encadre.

3 avril 2024 : le jour où le pays a découvert que même les serviettes pliées en cygne peuvent cacher une odeur de marécage.

8. Le mec qui a lu Machiavel… et qui a cru que “froid et flou” c’était une vision politique

Édouard Philippe adore Machiavel.
Il ne l’a jamais dit clairement, évidemment — il préfère citer Sénèque parce que ça fait plus “mec profond qui aime le calme intérieur”.
Mais faut pas se tromper : le gars est un pur produit du manuel du Prince, version light, sans la puissance, sans la grandeur, sans le panache.
Juste la partie manipulation feutrée, contrôle des apparences et dissimulation sous vide.

Ce n’est pas un stratège.
C’est un illusionniste mou, un mec qui pense qu’avoir un agenda flou, des idées floues, et des réponses floues, c’est de la hauteur de vue.
Spoiler : c’est pas de la stratégie, Édouard. C’est de la brume intellectuelle.

Regarde-le : il passe son temps à ne pas se positionner.
Tu lui demandes ce qu’il pense de la réforme des retraites ? Il te parle de “dialogue social” avec la passion d’un plan de circulation.
Tu veux son avis sur la laïcité ? Il te pond une phrase qui aurait pu être écrite par une IA qui a lu trop de rapports du Sénat.
Tu lui poses une question directe ? Il répond par une parabole administrative.

Et ça marche. C’est ça le pire.
Il passe pour intelligent parce qu’il est flou.
Mais l’ambiguïté, ce n’est pas de la sagesse. C’est du marketing pour ceux qui veulent exister sans déranger.

Il joue le stoïcien, mais il applique la méthode du “je veux plaire à tout le monde sauf aux emmerdeurs”.
Il refuse les coups, mais n’hésite pas à les envoyer par sous-main, avec accusé de réception et signature au crayon gris.
Il se construit comme une absence structurée : un cadre vide, une silhouette tranquille, une absence de bruit… mais un fond gluant.

Tu veux du Machiavel ? Soit.
Mais alors prends-le tout.
Avec la lucidité, la brutalité, la responsabilité. Pas juste la façade de “je gouverne en évitant les vagues”.
Parce qu’à force d’être lisse, on finit par glisser sur soi-même.

Édouard Philippe, c’est le prince qui pense qu’être flou, c’est être profond,
mais qui, en réalité, crée juste le vide autour de lui pour ne jamais avoir à rendre de comptes.

Et franchement, si t’as besoin d’un brouillard tiède, on peut allumer un bain turc.
Pas la peine d’élire un président.

9. 2027 : on va quand même pas élire un pliage de serviette humaine ?

Il rôde.
Il observe.
Il prépare son coup en silence, comme un chat en costume trois-pièces.
Et tout le monde le sait : Édouard Philippe a des vues sur 2027.
Mais il avance masqué. Pas un masque de carnaval… non, un masque FFP2 de l’ambiguïté assumée.

Il dit rien, mais il est partout.
Il commente l’actualité, sans jamais dire ce qu’il ferait à la place.
Il publie des livres, sans vraiment écrire dedans.
Il donne des interviews, mais en mode haïku fiscal.
Et quand on lui dit : “Vous pensez à 2027 ?”, il répond avec ce petit sourire pincé genre :
“Moi ? Oh non… sauf si le peuple, dans sa grande sagesse, m’y pousse.”

Tu parles. Le mec a des tracts prêts depuis 2019.

Mais à un moment, faut qu’on en parle sérieusement :
on peut pas élire un gars dont le programme, c’est littéralement “ne pas être Macron… mais en plus terne.”

Pendant un temps, on s’était dit :
“Bon, au moins il a une barbe, ça lui donne un peu de gueule.”
Mais là, paf, il s’est rasé.
Et tout s’est effondré.
Il ne reste rien. Ni poil, ni panache, ni mystère.
Juste un visage de fichier Excel vierge, prêt à imprimer un plan de com en Arial 11.

Son style, c’est pas du charisme.
C’est du silence coiffé.
Du “je suis au-dessus de la mêlée” qui veut surtout dire “je veux pas qu’on me tape”.

Tu l’imagines, président ?
Faire face à une guerre ? Une pandémie ? Un mouvement social ?
Il te sortira un PowerPoint beige et un regard d’aquarium, et te dira :
“Ce n’est pas la tempête qui fait chavirer le bateau, c’est l’eau qu’on laisse entrer.”
Mais ferme-la, Édouard. On a besoin de capitaine, pas d’aphorismes Ikea.

C’est pas qu’on veut un clown à l’Élysée.
Mais on veut quelqu’un qui vibre, qui respire, qui crie s’il faut crier, pas un robot sorti d’un centre de gestion de crise.
Et surtout, pas un mec qui a rasé sa barbe dans l’espoir de rajeunir son image… alors que ce qu’il aurait dû raser, c’est sa candidature.

10. Pourquoi on préfère mille fois une démocratie bordélique qu’un ennui qui gouverne

Il y a deux grandes peurs dans la vie d’un citoyen :
1. Le retour de la dictature.
2. Et pire encore : le règne de l’ennui organisé, institutionnalisé, applaudi.
Celui qui se glisse dans tes habitudes, qui t’endort à la télé, qui te fait croire qu’il est “raisonnable”, alors qu’en réalité il t’éteint à petit feu, un décret après l’autre.

Et dans ce domaine, Édouard Philippe est le GO du Club Méduse.
Il organise la vie publique comme on organise un séminaire de sensibilisation au risque incendie dans une zone artisanale : tout est calme, tout est planifié, tout est étiqueté.
Mais tout est mort.

Oui, on préfère le bordel.
On préfère les gueulantes, les contradictions, les débats houleux.
Parce que là, au moins, ça vit. Ça remue. Ça choque. Ça pousse à réfléchir.

Avec Philippe, c’est pas du désaccord.
C’est du vide.
Un vide habillé en “hauteur de vue”.
Une tiédeur brandie comme une stratégie.
Une France transformée en salle d’attente avec magazines périmés.

On connaît déjà la BO de son quinquennat potentiel :
– Pas de vagues.
– Pas de réponses.
– Pas de passion.
– Et surtout, pas de questions embarrassantes.

Un pays dirigé par lui, ce serait une grande réunion Zoom nationale.
Avec tout le monde en mode “muet”.
Et lui, qui lit des notes préparées, la voix posée, le front plissé, comme s’il nous faisait un briefing sur les nouvelles consignes d’hygiène dans les open spaces.

Mais on veut pas ça.
On veut des tripes, pas des stats.
On veut du panache, pas du Power BI.
On veut des gens qui osent, qui doutent, qui s’enflamment… pas des tableaux croisés dynamiques en costard.

Alors oui, notre démocratie est bordélique.
Mais elle respire.
Et entre une République qui vibre et une République qui se range en silence dans des chemises à élastique,
on choisira toujours le chaos avec cœur plutôt que l’ordre sans âme.

11. Fantômas 2027 ? Non merci, on veut du panache, pas un plan pliage de nappe

Alors voilà, le rideau tombe.
Fantômas, l’homme en gris, le fuyard élégant, le pliage de nappe humaine le plus célèbre de la Vème République, rêve de l’Élysée.

Mais soyons sérieux deux minutes.
On peut pas élire un mec qui donne l’impression de finir chaque phrase avec la touche “mute” du réel.
Un mec dont la plus grande audace, c’est d’avoir troqué sa barbe pour un menton sans conviction.
Un mec qui, au lieu d’incarner une vision, incarne un manuel de procédures de collectivité territoriale.

Sa candidature, c’est pas un espoir.
C’est un aveu d’épuisement collectif.
C’est comme si, à force d’avoir été déçus, trahis, manipulés, on se disait :

“Bon… lui, au moins, il est chiant. Mais il est chiant propre.”
Mais putain, c’est ça qu’on veut maintenant ? Un président “chiant propre” ?

Édouard Philippe, c’est le roi du compromis qui n’a jamais de camp.
Le champion du “ni chaud ni froid”.
Le seigneur du “je vous écoute mais je vous entendrai jamais”.
Il est à la politique ce que la sauce blanche est au kebab : toujours là, mais personne ne sait pourquoi.

Et pourtant, il y croit.
Il se voit, déjà, à l’Élysée, planté dans son fauteuil présidentiel, relisant Tocqueville pendant qu’il signe des décrets à l’encre tiède.
Mais nous, on veut autre chose.
Quelqu’un qui ose faire vibrer la France, la faire rire, pleurer, hurler s’il faut.
Pas quelqu’un qui la berce doucement jusqu’à l’extinction démocratique.

Il faut des voix.
Pas des murmures.
Il faut du feu.
Pas un plaid beige sur la République.

Alors merci, Édouard, vraiment.
Mais non merci.
Garde tes fiches, tes silences, tes phrases calibrées et ton petit sourire de DRH en reconversion.

Fantômas 2027 ? Trop tard. Trop lisse. Trop vide.
La France mérite mieux qu’un plan de table dans une mairie éco-certifiée.

FIN

Billets en rapport

Commentaires